Les sachets de détergent préoccupent Santé Canada

Par Charlotte Paquet 26 mars 2016
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Baie-Comeau – Deux inspecteurs de Santé Canada ont passé la semaine dernière sur la Côte-Nord afin de parler principalement de la sécurité des produits de consommation auprès des enfants de 0 à 5 ans, mais aussi pour réaliser des inspections aléatoires dans les commerces.

Dominico Sarro, chimiste de formation et inspecteur, et Minh An Nguyen, inspecteur, ont transmis leur message à quelques jours de la Semaine de prévention des empoisonnements, qui se tient jusqu’au 26 mars. Pour une deuxième année consécutive, l’accent est mis sur les fameux sachets de détergent à lessive qui peuvent facilement être confondus avec des bonbons pour les jeunes enfants.

Les éducatrices en centres de la petite enfance, les infirmières et d’autres groupes évoluant auprès des jeunes enfants ont été ciblés, souvent par l’entremise d’agents multiplicateurs qui assimilent les conseils de sécurité et leur pertinence avant de les partager à leur tour. En incluant les rencontres avec les médias, les deux représentants de Santé Canada ont effectué plus d’une dizaine de présentations à Havre Saint-Pierre, à Sept-Îles, à Baie-Comeau, à Forestville et à Sacré-Cœur.

À Baie-Comeau, une rencontre a été tenue au Regroupement des CPE de la Côte-Nord. Grâce au système WebEx, des personnes d’ailleurs en région ont pu assister à la présentation.

Un danger public

Sur le marché depuis 2012 seulement, les sachets de détergent à lessive représentent des risques d’empoisonnement pour les tout-petits. À ce jour, un décès et 14 rapports d’incidents ont été accumulés. Selon M. Sarro, c’est beaucoup, car ce ne sont pas tous les incidents qui sont rapportés. « On dit aux consommateurs de nous rapporter les incidents sur notre site à l’adresse canada.ca/sante. Pour nous, c’est de l’or », indique-t-il. Il est aussi possible de contacter Santé Canada par téléphone au 1 800 0CANADA.

Le problème avec ces sachets, c’est qu’ils ont des couleurs attrayantes et leur taille pourrait être celle d’un bonbon. Ils renferment du liquide très concentré, un produit chimique, tient à rappeler M. Sarro, et leur enveloppe est plutôt mince. Évidemment, leur danger réside également dans le lieu où ils sont rangés dans la maison.

Santé Canada œuvre présentement à la mise en place d’une norme pour ensuite aller frapper à la porte des fabricants afin de rendre les membranes plus résistantes et opaques.

Les produits ménagers dans leur ensemble sont dans la mire du ministère puisque, bon an mal an, trois décès et 900 incidents liés à des blessures chimiques sont rapportés. La plus grande prudence est à observer encore plus avec les nouveaux produits qui apparaissent sur les tablettes.

Conseils de base

La première chose à faire pour prévenir des blessures, rappelle l’inspecteur et chimiste, c’est de s’assurer de ranger les produits chimiques hors de la vue et de la portée des enfants. Il faut ainsi les placer à une hauteur de six pieds et plus, sous clé dans une armoire ou encore dans une armoire équipée d’un loquet en plastique rendant impossible l’ouverture de la porte par un enfant.

« La plupart du temps, les parents sont au courant de tout ça », admet M. Sarro. Quand les enfants sont âgés autour de cinq ans, ils sont généralement en mesurer de réaliser la portée des quatre symboles de produits chimiques que l’on retrouve sur les contenants et qui confirment que le produit est poison, inflammable, explosif ou corrosif.

Il faut aussi éviter de transvider un produit dangereux, comme du lave-glace, dans une bouteille d’eau vide. Ça risque d’être tentant pour un enfant.

Plus encore

Oui les produits chimiques sont extrêmement dangereux, mais il y a plus. Les jouets pour enfant de moins de trois ans, qui ne doivent pas contenir de petites pièces en raison des risques d’étouffement, font partie des dangers possibles. La fabrication des briquets doit également respecter certaines normes.

« Il y a une trentaine de produits réglementés et d’autres interdits, comme les marchettes pour bébé depuis 2004. Notre mandat, c’est de faire respecter la loi canadienne et on doit s’assurer que c’est le cas pour les produits en vente dans les grandes surfaces, les petites surfaces et les magasins à un dollar», indique M. Sarro.

Si un inspecteur identifie un produit non conforme, il agit immédiatement chez le détaillant en question, qui peut d’ailleurs être mis à l’amende. Ensuite, Santé Canada retrace les fournisseurs, distributeurs et fabricants canadiens ou exportateurs. Il s’assure que soient retirés tous les produits non réglementaires et informe ensuite le public.

Tous les rappels de produits sont d’ailleurs inscrits sur le site Internet du ministère. « Le site, on ne peut pas s’en passer tant pour les rappels que pour les rapports d’incidents », conclut l’inspecteur et chimiste.

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