Marc Ross : de policier à entraîneur

Temps de lecture :

Essipit – Marc Ross a fait partie du Service de police d’Essipit, mais a d’abord été mesureur de bois. Il a travaillé pour une compagnie de Baie-Comeau avant de faire partie de l’équipe de la Coopérative forestière Haute-Côte-Nord. Ce n’est qu’à 33 ans qu’il se tourne vers le métier de policier. Entretien avec un homme actif et impliqué dans sa communauté.

Avez-vous toujours voulu être policier?

Je voulais être policier, mais pour le devenir, il faut être en forme. Je n’avais pas vraiment les aptitudes. Lorsque j’ai suivi mon cours, je me disais que j’allais protéger ma communauté. Être policier, ce n’est pas juste appliquer des règlements, il faut que tu sois au service de la population. J’ai trouvé ça exigeant d’aller faire le cours ailleurs. Mais, j’ai persévéré là-dedans et j’ai été reçu comme policier le 4 ou le 5 juillet 1983!

Qu’est-ce que ce métier vous a apporté?

Ça m’a inculqué une discipline que je n’avais pas. Ça m’a beaucoup aidé dans la vie à progresser positivement.

Avez-vous constaté une évolution dans le métier?

En 33 ans, oui. Il y a eu beaucoup de changements. Quand la police amérindienne est entrée à Essipit vers 1982, les policiers n’étaient pas policiers. Ils étaient constables spéciaux. En 2001, il y a eu une évolution. Il y a eu un changement au Service de police et on est devenus un corps de police. Et avec ça, tu deviens policier. Alors là, il y avait d’autres responsabilités et d’autres règlements à suivre et à appliquer. Des droits qui n’étaient pas possibles avant. Mais, il y a eu encore plus d’évolution. On a commencé à avoir des femmes polices dans la communauté. Je me rappelle de la première femme, Nathalie Girard. Ensuite, il y a eu Carole Claveau et Suzie Gallant… Il y a eu beaucoup de femmes policières, ici à Essipit. La femme n’a pas la même approche au niveau travail et, personnellement, ça m’a beaucoup aidé dans mon cheminement de métier de policier.

Parlez-nous de la retraite?

Après 33 ans, ça a été la retraite à 66 ans. À ce moment, je me suis dit : « je décroche ». Ce n’est pas parce que je n’aimais plus ça, mais il y a un temps pour décrocher et c’était le moment. Je devais arrêter.

Maintenant, vous dispensez des cours à la FADOQ?

Je donne des cours de remise en forme. Au départ, c’était axé pour les personnes de « l’âge d’or ». C’était un cours spécifique à leur âge et leur condition physique. Ça a commencé comme ça, pour les gens de 50 ans et plus. Mais, ça a grandi et changé. On peut dire que ça a été comme la police, le cours a évolué. Le groupe a grossi et on n’est plus axé à 50 ans et plus, c’est de 15 ans à 99 ans. J’ai monté un cours et adapté mes mouvements, mais chacun va à son rythme.

Pratiquez-vous toujours la course à pied?

La course, j’en fais encore un peu. Je vais courir des fois un cinq ou un dix kilomètres. Dans ma vie, j’ai fait 18 marathons. Sauf que ce n’est pas le marathon qui est difficile, c’est l’entraînement. J’ai commencé à m’entraîner, j’avais 32 ans. À ce moment-là, je n’étais pas un sportif. Je ne parlerai pas de poids, mais disons que le sport ne me disait rien. Et j’ai accroché par hasard sur la course à pied et la marche et j’ai évolué dans le sport. Mais, je suis plus axé maintenant sur le body cardio ou la course spartan. Mais quand tu t’entraînes, c’est comme une drogue, une bonne drogue, et ça rend heureux. C’est pourquoi la course à pied m’a beaucoup aidé, surtout dans mon métier de policier. Souvent avec ce métier, le stress embarque, mais quand j’allais courir, je faisais le vide!

Partager cet article