Enquête sur les femmes autochtones disparues ou assassinées: une Nord-Côtière nommée commissaire

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Michelle Audette

La leader autochtone Michèle Audette est l’une des cinq commissaires qui se pencheront sur les causes systémiques de la violence faite aux femmes autochtones. Selon l’Association des femmes autochtones du Canada, environ 4000 femmes des Premières nations ont été portées disparues ou ont été assassinées au pays dans les trente dernières années.

Martin Bélanger

Le gouvernement du Canada a annoncé ce matin que l’enquête nationale sur les femmes autochtones disparues ou assassinées se mettra en branle le 1er septembre. «Le Canada est résolu à accomplir une véritable réconciliation avec les autochtones», a mentionné le gouvernement. Les provinces et territoires participeront au processus.

Cette enquête sera présidée par la juge autochtone Marion Buller et visera à «mettre fin au taux inadmissible de violence faite aux femmes et aux filles autochtones». Celle-ci sera accompagnée de quatre commissaires, dont la leader autochtone Michèle Audette.

Les femmes autochtones représentent 16% des femmes assassinées au pays entre 1980 et 2012 même si elles ne représentent que 4% des Canadiennes.

L’Innue de Mani-Utenam a milité de nombreuses années pour cette enquête lorsqu’elle était la tête de l’Association des femmes autochtones du Canada. Mme Audette s’est présentée pour le Parti libéral du Canada l’an dernier dans le comté de Terrebonne, mais n’a pas été élue.

Les femmes autochtones représentent 16% des femmes assassinées au pays entre 1980 et 2012 même si elles ne représentent que 4% des Canadiennes.

La commission d’enquête publique indépendante s’ouvrira le 1er septembre et se poursuivra jusqu’au 31 décembre 2018. Le gouvernement a prévu 53,8 millions $ sur deux ans pour financer l’enquête.

Quatre grands axes

La commission aura le pouvoir de faire comparaître des témoins et recueillir des éléments de preuve. Un rapport provisoire contenant des recommandations sera remis au gouvernement d’ici le 1er novembre 2017. Le rapport final devra être déposé avant le 1er novembre 2018.

Le mandat de la commission a été défini à la suite de trois mois de consultations, ce qui a permis de dégager quatre grands axes :

  • Les pratiques policières
  • Le système judiciaire
  • Le rôle du colonialisme et des pensionnats
  • La pauvreté endémique des Premières nations

«Tragédie nationale»

Le gouvernement a aussi annoncé 16,17 millions $ sur quatre ans pour créer des unités d’information et de liaisons pour les familles des victimes. «Depuis 10 ans, les familles des femmes et filles autochtones disparues et assassinées réclament des mesures concrètes», a mentionné la ministre des Affaires autochtones, Carolyn Bennett. L’enquête examinera «les causes sous-jacentes à la source de cette tragédie nationale», a affirmé la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, elle-même autochtone.

Le ministre québécois des Affaires autochtones, Geoffrey Kelley, se dit heureux que l’enquête soit assez large pour «pouvoir enquêter sur les allégations d’actes inappropriés posés par des policiers à l’égard des femmes autochtones, notamment suite aux événements de Val-d’Or (…) C’est une étape majeure dans le processus de réconciliation amorcé».

La Commission canadienne des droits de la personne demande cependant des actions à court terme. «Les femmes et les filles autochtones ne doivent pas être tenues d’attendre les résultats de l’enquête pour connaître une amélioration de leurs conditions de vie. La situation est urgente», a mentionné la présidente, Marie-Claude Landry.

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