Des résultats concluants et prometteurs

Par Karianne Nepton-Philippe 6 octobre 2016
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De l’ocre rouge a été trouvé à quelques endroits. On s’en servait pour réaliser des gravures, comme de l’Art rupestre.

De l’ocre rouge a été trouvé à quelques endroits. On s’en servait pour réaliser des gravures, comme de l’Art rupestre.

L’équipe de travailleurs et bénévoles de la communauté a procédé par sondage sur le terrain. En effet, le sol a été sondé dans l’espoir d’y trouver quelques traces du passé. Et finalement, l’inespéré s’est produit. « Ce sont des sondages aux quatre mètres environ et dans 80 % des cas, on a trouvé des éclats de pierre », explique Marc St-Onge, directeur du secteur territoire et consultations à la Communauté innue d’Essipit. En effet, des éclats de matériaux utilisés pour les outils anciens ont été trouvés de même que des morceaux de petits outils. Cependant, la grande découverte a été le foyer. « Là où se trouve le foyer, on trouve des ossements brûlés qui sont des restes culinaires », ajoute l’archéologue François Guindon. La découverte d’une trace de foyer signifie la présence ancienne d’une famille il y a plusieurs milliers d’années.

Analyses et résultats

Certaines suppositions peuvent se faire sur le terrain lorsque les découvertes sont concluantes, cependant pour déterminer l’âge des objets retrouvés, il faudra patienter et attendre les résultats des examens plus approfondis effectués en laboratoire.

Retour sur le passé

Selon l’historique des Essipiunnuat, la présence amérindienne sur la Côte-Nord du fleuve St-Laurent remonte vers 9 000 AA (avant aujourd’hui). Sur le territoire traditionnel (nitassinan actuel) des Essipiunnuat qui s’étend d’ouest en est de la rivière Saguenay à la rivière Portneuf, on retrouve près de 90 sites archéologiques préhistoriques et historiques témoignant de l’occupation continue des premiers Amérindiens et des ancêtres des Innus actuels. À ce titre, le plus ancien site archéologique du nitassinan des Essipiunnuat se trouve au Cap-de-Bon-Désir aux Bergeronnes et date de l’Archaïque ancien, soit 8 000 AA.

À la période des contacts, les Innus utilisaient et occupaient un vaste territoire qui s’étendait depuis la rivière Batsican jusqu’en Basse-Côte-Nord et circulaient jusqu’au nord des bassins versants des rivières se déversant dans le fleuve et le golfe Saint-Laurent. Les Innus possédaient des connaissances holistiques sur leur territoire ancestral (le Ninan nitassinan – notre terre) et utilisaient/contrôlaient des axes de circulations préhistoriques pour se déplacer à l’intérieur des terres. Traditionnellement nomades et chasseurs-cueilleurs, les Innus se rassemblaient l’été sur les rives des principaux cours d’eau et du Saint-Laurent pour faire des festins, des échanges et du commerce. À l’automne, ils regagnaient l’intérieur des terres en bandes familiales plus réduites et rejoignaient leurs territoires de chasse dont ils étaient les Kupaniesh (serviteurs, protecteurs) pour y faire la chasse et la trappe des animaux à fourrure.

Le nitassinan des Essipiunnuat, situé à la confluence des grands axes de circulations à l’embouchure du Saguenay fut le théâtre de nombreuses scènes de rencontres, d’échanges, de commerce, mais aussi d’alliances entre différentes nations amérindiennes puis européennes. Vers la fin du 16e siècle, les navires des baleiniers et des morutiers européens qui pénètrent dans l’estuaire moyen du Saint-Laurent associent à leurs activités commerciales, la traite des fourrures avec les Amérindiens. Les Innus occupent alors une position stratégique à l’entrée du Saguenay et sont les intermédiaires privilégiés d’un immense réseau commercial autochtone s’étendant dans tout l’arrière-pays. Ils traitent habilement auprès des marchands et pêcheurs Basques, Normands ou Bretons, des pelleteries contre divers objets de métal, chaudrons en cuivre, haches et rasades (perles).

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