Quand une passion devient une profession

Par Shirley Kennedy 16 août 2017
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En pleine action, Simon-Pierre Ouellet prodigue ses conseils d’entraîneur à ses protégés. Photo courtoisie

En pleine action, Simon-Pierre Ouellet prodigue ses conseils d’entraîneur à ses protégés. Photo courtoisie

Forestville – Originaire de Forestville, Simon-Pierre Ouellet a été élu entraîneur masculin de l’année lors du Gala d’excellence du RSEQ Saguenay-Lac-St-Jean tenu en mai dernier. À cet éloge s’ajoute l’honneur d’avoir été finaliste pour le titre d’entraîneur de basketball de l’année au sein de la Ligue d’excellence AAA.

Ces distinctions concluent une année remarquable pour le jeune homme de 29 ans, qui a été promu au poste de directeur technique du club de basketball du Bleu et Or de Jonquière. Simon-Pierre a élu domicile au Saguenay il y a quatre ans. Son Baccalauréat en intervention sportive en poche et déterminé à vivre de sa passion pour l’entraînement du basketball, il décroche le poste de responsable du programme Sports-Études de l’École polyvalente Arvida à Jonquière. « J’ai terminé mon bac en 2012 et je suis revenu à Forestville un an pour faire de la suppléance et je coachais les équipes de basket. Ensuite je suis parti pour Jonquière ».

Il y a quelques mois, au terme d’un processus d’entrevue rigoureux, Simon-Pierre a accédé au poste de directeur technique du Bleu et Or de Jonquière, un emploi créé sur mesure pour lui et qui lui confère un rôle décisionnel de premier plan. « C’est moi qui décide où on va, toujours avec l’aval du conseil d’administration. J’ai un rôle de gestionnaire et mon ambition principale est d’amener un peu plus de prestance au Bleu et Or. Je veux que le club de basketball Bleu et Or de Jonquière soit parmi les plus respectés au Québec et j’ai l’intention d’aller jouer aux États-Unis et en Ontario entre autres ».

En pleine expansion, le Bleu et Or de l’École polyvalente Arvida est passé de 60 joueurs il y a 5 ans, à 250 joueurs aujourd’hui. Bien que le centre névralgique de ce club de basketball mixte soit basé au secondaire, les jeunes espoirs du basket sont dépistés dès la maternelle. « Les jeunes sont initiés très tôt et on les suit jusqu’en secondaire V », ajoute Simon-Pierre.

Exit le décrochage

Le programme Sports-Études de l’École polyvalente d’Arvida de Jonquière concerne au bas mot 450 jeunes qui dès la 5e année du primaire, sont admissibles au programme Sports-Études. Celui-ci consiste à dispenser les matières principales en avant-midi tandis que les après-midis sont consacrés au sport pour lequel le jeune est inscrit. « On encadre chaque jeune en fonction du groupe d’âge. Pour le club de basketball, ce sont environ 20 heures par semaine qui sont disponibles pour l’entraînement», ajoute Simon-Pierre.

Sur dix équipes de niveau secondaire, le Bleu et Or compte six formations masculines et quatre féminines. « C’est quand même bien si l’on se compare avec les grands centres où il n’y a pas d’équipes de basketball féminin », précise l’entraîneur.

Un sport plus attrayant pour les garçons, convient Simon-Pierre, d’autant plus que le programme Sports-Études, évite énormément de décrochage pour la clientèle masculine. « Ça accroche les p’tits gars, ça c’est certain. Je peux vous dire que n’eut été du basketball, plusieurs auraient décroché de l’école. Quand ils se font dire qu’ils ne pourront plus jouer à leur sport s’ils ne travaillent pas davantage ou s’ils ne passent pas leurs maths, ils donnent le 2e effort qu’il faut pour y arriver ».

OPUS Basketball

Conscient de la réalité des jeunes sportifs qui résident dans les régions éloignées, Simon-Pierre Ouellet a créé il y a deux ans, OPUS Basketball, une compagnie privée qui offre des camps estivaux externes en se déplaçant dans les régions. Après deux années au Saguenay, OPUS Basketball a été recruté pour offrir un camp à Baie-Comeau cet été. « J’ai fait beaucoup de camps provinciaux à Montréal, Québec, Sherbrooke, où les coachs donnaient des choses que nous on est capables de donner. Ce ne sont pas tous les jeunes qui ont accès à ces camps spécialisés qui coûtent 600 $ et plus par semaine à part le transport. Alors à moindre prix, je me déplace pour offrir quelque chose de similaire ».

Bien que ce soit un concours de circonstances qui l’a mené au basketball, Simon-Pierre avoue que ce fut ardu par moments et qu’il a fallu énormément de persévérance pour arriver là où il est aujourd’hui. « Au départ, j’ai commencé à jouer tard. Mon frère était un bon joueur et à un moment donné on cherchait des volontaires pour coacher. J’avais déjà joué, j’avais 18 ans et j’y suis allé : j’ai eu la piqûre. Et puis je me suis interrogé : est-ce que je peux gagner ma vie à faire ça? Je suis allé suivre une formation à Baie-Comeau et le formateur coachait le Rouge et Or et il gagnait sa vie. Je me suis dit : ok ça se peut. Et j’ai foncé ».

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