L’UQAR étudiera les rechargements de plages
Le titulaire de la Chaire de recherche en géoscience côtière de l’UQAR, Pascal Bernatchez, explique qu’une analyse rétrospective permettra de voir ce qui a bien et moins bien fonctionné avec les rechargements de plages. Photo archives Le Manic
Baie-Comeau – La Chaire de recherche en géoscience côtière de l’Université du Québec à Rimouski obtient 480 400 $ sur trois ans du ministère de la Sécurité publique afin d’étudier les rechargements de plages, une solution alternative à l’enrochement pour atténuer l’érosion des berges dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent.
À terme, un guide méthodologique sera produit. Il proposera un protocole de suivi de la mise en place de tels rechargements. Jusqu’à ce jour, peu de rechargements de plages réalisés ont fait l’objet d’un suivi. Les travaux qui s’amorcent permettront de changer la donne.
« L’idée, c’est vraiment de faire une analyse des rechargements effectués. On fera une analyse rétrospective pour voir ce qui a bien et moins bien fonctionné », souligne le professeur Pascal Bernatchez, titulaire de la chaire de recherche.
Sept secteurs de l’Est du Québec et de la Côte-Nord, où il y a eu rechargements dans le passé, seront scrutés à la loupe. Deux sites se trouvent du côté nord du fleuve, soit à Sept-Îles et aux Escoumins, où les travaux ont été respectivement effectués en 2000 et en 2006.
En bout de ligne, les chercheurs pourront identifier dans quel environnement côtier les rechargements de plages s’imposent et quels sont leurs facteurs de réussite.
Pour lutter contre le recul du littoral, le rechargement de plages est une solution largement utilisée en Europe depuis les années 50 et aux États-Unis depuis les années 20, souligne M. Bernatchez.
Peu utilisé
Le principe de rechargement de plages est encore très peu utilisé au Québec pour atténuer l’érosion des berges. Les ouvrages d’enrochement ou de muret représentent autour de 85 % des solutions retenues ici.
Si la construction de structures rigides demeure probablement la meilleure solution pour les falaises où il y a risque de glissements de terrain, ce n’est pas le cas pour les côtes plus basses et sablonneuses, prévient M. Bernatchez. Dans ces cas précis, les enrochements et les murets sont beaucoup moins utiles et augmentent les risques d’inondations côtières.
Enrochement démantelé
Par ailleurs, les chercheurs ont aussi le mandat de suivi de la réaction des côtes à la suite du démantèlement de l’enrochement réalisé en 2016 par Parcs Canada dans le secteur de Cap-des-Rosiers dans le parc national Forillon en Gaspésie. Cet enrochement couvrait près de 1,5 km de longueur de côté et son démantèlement demeure encore l’un des plus importants au pays.
L’investissement de Québec au projet de recherche provient des budgets alloués au Cadre pour la prévention de sinistres 2013-2020.
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