Danielle Sirois – Une authentique bâtisseuse de la Côte-Nord

Par Shirley Kennedy 30 Décembre 2017
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Photo courtoisie

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Forestville – Découvrez ou redécouvrez une Forestvilloise qui a fait de grandes choses pour les personnes handicapées de la Côte-Nord. Danielle Sirois aime les gens et cela transparaît dans son parcours professionnel et sa façon bien personnelle de voir la vie. Positive, sociable et débrouillarde, elle a construit une organisation essentielle aux conditions de vie de la clientèle du SEMO Côte-Nord. Entretien avec une grande nord-côtière qui œuvre depuis presque 30 ans au service de ses contemporains.

1 -Vous êtes directrice régionale du SEMO, qu’est-ce qui vous a menée à ce poste?

Après mes études, je suis revenue sur la Côte-Nord. J’ai travaillé au sein du Centre Jeunesse Côte-Nord pendant 4 ans aux bureaux de Forestville, Sept-Îles et Baie-Comeau sur divers remplacements, dont l’évaluation et l’accréditation de familles d’accueil de même qu’aux programmes spéciaux. Le DG de l’époque, M. Jacques Fillion, m’approcha pour me confier le gouvernail d’une petite corporation qu’il venait de mettre sur pied avec quelques collègues dont M. Claude Belzile, qui agissait, à ce moment-là, à titre de président de l’organisme.

J’ai débuté en octobre1990 en tant que conseillère en emploi au service externe de main-d’œuvre de Baie-Comeau, un service de placement en emploi pour personnes avec limitations fonctionnelles qui était, à cette époque, à l’état plutôt embryonnaire. J’occupais à ce moment-là ce que j’appelais les 3 C: conseillère en main-d’œuvre, commis-comptable et concierge.

J’ai rapidement organisé une fusion des SEMO de Baie-Comeau et Sept-Îles et développé les services à Forestville et en Haute-Côte-Nord. Finalement, on m’a approchée en Minganie pour l’obtention de nos services spécialisés. C’est en 2000 que nous avons modifié l’entité pour devenir le SEMO Côte-Nord. J’y suis maintenant depuis plus de 27 ans. Plus passionnée que jamais à contribuer à l’amélioration des conditions de vie de notre clientèle (près de 300 personnes annuellement bénéficient de nos interventions).

2- Comment s’est passée votre jeunesse?

Je suis la cadette d’une famille de 12 enfants. J’ai grandi sur la rue Martel à Forestville. J’y ai vécu une superbe enfance et adolescence. Nous étions de nombreux enfants à jouer dans la rue. L’été au ballon prisonnier, cachette, « canisse », baseball et de longues journées à la plage à construire des radeaux, se baigner et faire des feux. L’hiver on se glissait à la « Côte du loup », faisait des « forts», de la motoneige et jouait au hockey dans la rue. L’adolescence fut tout aussi agréable, nous étions nombreux et ça bougeait. À l’époque nous avions de gros festivals et de nombreuses activités, Forestville était très animée… Festival du caplan, Forestier à Labrieville, carnaval d’hiver, défilé de la St-Jean, etc…

3- Quel a été votre parcours scolaire?

J’ai fréquenté l’école St-Luc, puis la polyvalente des Rivières (appelée Dominique-Savio à l’époque). J’ai poursuivi mon parcours scolaire au Saguenay et y suis demeurée pendant une dizaine d’années. J’ai fréquenté le Cegep de Jonquière (ATM et assistance sociale), celui de Chicoutimi (administration-marketing) puis l’UQAR (Gestion ressources humaines).

4- Décrivez vos différentes implications des 30 dernières années :

Mon parcours professionnel est intimement lié aux personnes handicapées. D’abord par mon travail aux services spéciaux (placement de personnes handicapées adultes en milieu substitut) puis au SEMO CN. Au cours de ces 30 dernières années, j’y ai fait la connaissance de nombreuses personnes handicapées et leur famille sur l’ensemble du territoire nord-côtier.

5- Que faites-vous dans votre quotidien au boulot?

Heureusement, il n’y a pas 2 journées pareilles. Souvent je n’arrive pas à effectuer une seule tâche inscrite à l’agenda. Y’a des jours comme ça où on ne règle que des imprévus… Généralement, mon travail consiste à gérer les différentes sphères de l’organisation, administration, gestion du personnel, relations avec les divers partenaires du milieu socio-économique et de la santé, conseils cliniques, développement de projets, représentation, etc…J’ai la chance de m’être entourée d’une équipe extraordinaire. Des intervenants dynamiques et fidèles, certains sont avec moi depuis plus de 10 ans.

6- Selon vous, est-ce que les Nord-Côtiers bénéficient de services liés à l’emploi (maintien, réinsertions, etc.) adéquats en comparaison avec d’autres régions du Québec?

Je ne peux pas parler des autres services d’employabilité de la région, qui selon moi, sont l’équivalent de ceux qu’on retrouve ailleurs dans la province. Mais en ce qui concerne les services s’adressant aux personnes handicapées, accidentées, aux prises avec des maladies ou des problématiques en santé mentale, ils peuvent effectivement bénéficier des services spécialisés du SEMO CN et ceux des Centres locaux d’emploi comme partout ailleurs. Cependant, force est de constater qu’il existe certaines lacunes au niveau de l’accessibilité des lieux publics, du transport adapté, en commun ou inter municipalités.

7 -De quoi êtes-vous le plus fière?

D’être revenue sur la Côte-Nord et d’y avoir réalisé un si beau projet. Je suis très fière de dire que je connais énormément plus de personnes handicapées dans la vie que de personnes dites « normales ». Elles me reconnaissent un peu partout et ça me procure une grande satisfaction. Et puis, mon retour dans ma région natale m’a permis de trouver l’amour, d’y voir naître mon fils unique, de retrouver de nombreux amis-es, de m’y établir confortablement et de m’adonner à ce que j’aime, la plage, les feux de camp, la pêche…

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