Sommet sur le transport aérien régional – Les élus ne sont pas au diapason sur le bilan à faire

Par Charlotte Paquet 17 février 2018
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« Tant qu’on n’aura pas les montants attachés, on ne peut confirmer jusqu’à quel point on est satisfait (du sommet) », indique le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong. Photo archives Le Manic

« Tant qu’on n’aura pas les montants attachés, on ne peut confirmer jusqu’à quel point on est satisfait (du sommet) », indique le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Le Sommet sur le transport aérien régional, qui s’est clos le 2 février par des mesures annoncées par le gouvernement du Québec afin de répondre aux besoins, ne fait pas l’unanimité dans la Manicouagan.

L’événement a réuni à Lévis 300 personnes qui ont discuté de la réalité du transport aérien dans les régions du Québec et de ses lacunes qui freinent le développement économique.

Si le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, dit sortir très positif de cette rencontre qui s’est conclue « avec des engagements très fermes de M. Couillard », le préfet de la MRC de Manicouagan, Marcel Furlong, parle pour sa part d’un exercice valable qui a permis de « prendre des positions très claires et assez intéressantes » tant pour les transporteurs que pour les citoyens.

Le député péquiste de René-Lévesque, Martin Ouellet, tient un tout autre discours. Il se dit grandement déçu des conclusions du sommet qui, selon lui, n’a servi qu’à confirmer qu’Air Canada pourra continuer de profiter de son quasi-monople. Après un an et demi de consultations, il considère que Québec aurait dû confirmer immédiatement les fonds disponibles pour rajuster le tir et qu’il n’avait pas à attendre le dépôt du budget.

Aucun chiffre

M. Montigny a beau souligner que « des engagements vraiment importants qui ne sont pas à négliger » ont été pris par Québec, il affirme que, comme aucun chiffre n’a été avancé pour les six solutions proposées, les pressions doivent continuer d’ici au prochain budget, le dernier avant les élections provinciales d’octobre.

Le maire voit d’un bon œil l’intention du gouvernement d’intervenir au chapitre de la concurrence. « Air Canada fait partie du problème, mais aussi de la solution », indique-t-il, tout en insistant sur le fait que Baie-Comeau ne peut se permettre de perdre le transporteur.

La mise en place d’un programme d’aide à la réfection des aéroports sourit également à M. Montigny. « C’est majeur pour nous. On en a besoin dans nos infrastructures régionales », précise-t-il. Tout en notant une mesure pour le soutien à la création de nouvelles dessertes aériennes, l’élu souligne son importance pour permettre de connecter les villes ensemble.

Il applaudit aussi à l’élargissement à toute la Côte-Nord et à d’autres régions du Québec du remboursement d’une partie du billet d’avion d’un passager par le gouvernement, à la création d’un premier canal de communication avec le fédéral sur le transport aérien et à une stratégie pour les déplacements des fonctionnaires en avion.

Quant aux baisses de prix des billets annoncées par Air Canada, M. Montigny voit mal comment les gens d’affaires ou M. et Mme Tout-le-monde pourraient vraiment en profiter en raison des contraintes qui y sont associées, touchant notamment l’achat de lots de billets ou les délais imposés entre l’achat et le départ.

Beaucoup d’espoir

Le préfet de la MRC de Manicouagan déplore lui aussi l’absence d’investissements annoncés pendant le sommet. « Il est prévu y avoir de l’argent dans le budget. Est-ce que ce sera un peu ou beaucoup? S’il y en a juste un peu, ça n’aidera pas à baisser le prix des billets », note-t-il.

M. Furlong espère beaucoup des conditions que Québec tentera de mettre en place pour permettre aux transporteurs de venir concurrencer Air Canada. L’élu parle de prix plancher et de prix plafond.

« Tant qu’on n’aura pas les montants attachés, on ne peut confirmer jusqu’à quel point on est satisfait (du sommet) », conclut-il.

Encore des réflexions

Le député Martin Ouellet est déçu, car il aurait aimé des actions concrètes et rapides, ce qui n’est pas le cas, selon lui.

« Le gouvernement a énoncé six choses à venir et des comités pour réfléchir, comme à la possibilité de mettre en place un prix plancher. Il y a plein d’intentions et plein de comités », laisse-t-il tomber.

Après un an et demi de consultations, il s’attendait à plus. « Ils ont pelleté par en avant », déplore celui qui affirme être resté sur sa faim et gardé l’impression d’avoir perdu son temps en participant au sommet.

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