« La Côte-Nord parle d’une seule voix » – Pierre Breton, Société du pont sur le Saguenay

Par Shirley Kennedy 21 février 2018
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M. Pierre Breton. Photo Journal Haute-Côte-Nord

M. Pierre Breton.

Forestville – C’est avec la même ferveur qui l’anime depuis 18 ans, toujours en verve, que Pierre Breton de la Société du pont sur le Saguenay a fait le point sur le dossier du pont et l’achèvement de la route 138, le 8 février à Forestville. C’est une cinquantaine de gens d’affaires, d’élus et de citoyens de la Haute-Côte-Nord qui ont répondu à l’invitation de la Chambre de commerce CFPL.

Plus tôt dans la journée, Monsieur Breton a rencontré les élus de Sacré-Cœur, à leur demande, en rencontre privée. Ouvert à tous, l’événement de Forestville en soirée a permis à celui qui a entamé les démarches pour la construction d’un pont en 2000, de partager les grandes lignes de cet ambitieux projet. Pendant plus de deux heures, Monsieur Breton, a entretenu l’assistance sur les nombreuses démarches et faits saillants du dossier du pont sur le Saguenay, en présence de Richard Bélanger, co-président de la Coalition Union 138, qui lui a relaté le dossier du prolongement de la route 138.

Nouveaux traversiers : les conséquences

Le président de la Société du pont sur le Saguenay a élaboré notamment sur les effets à plus ou moins long terme de l’arrivée prévue en 2018, des nouveaux traversiers. « Deux bateaux au lieu de trois qui traverseront seulement aux 20 minutes plutôt qu’aux 13 minutes, 110 véhicules qui seront lancés sur une route qui n’a pratiquement pas d’espace de dépassement -6 % d’espaces de dépassements entre Baie-Ste-Catherine et St-Siméon alors qu’on parle plutôt de 60% ailleurs au Québec – ce sont tous ces éléments qui vont interagir avec la sécurité routière. Parce que les coûts humains, les vies perdues, les blessés, les accidents, ça fait longtemps qu’on en parle mais ça ne les dérange pas à Québec ».

Le futur

Étayée par les réalisations de ponts similaires en Norvège et en Suède, la démarche de Pierre Breton culmine avec l’étude préparée par l’architecte Brisset qui s’appuie sur un projet de pont à la hauteur de La Boule et présentée aux ingénieurs européens qui construisent des ponts en Europe et partout dans le monde. « Ils nous ont répondu que ce projet était tout à fait possible et que ça ne coûterait pas un milliard mais plutôt 300 millions ».

La Société du pont sur le Saguenay avance que les nouvelles technologies mises au point en Scandinavie permettent d’affirmer qu’un pont coûterait nettement moins cher que maintenir des traversiers avec 5 équipages quotidiennement. « Pourquoi en Scandinavie on a choisi sur le fjord Hardanger de construire un pont pour remplacer 2 traversiers aux 20 minutes qui effectuent le lien de 1,6 km avec environ 2000 véhicules par jour sur la route ? À Tadoussac, mêmes traversiers, distance sensiblement identique mais un débit journalier annuel de 2 500 véhicules. Qui sait compter au Québec ? Pourquoi les norvégiens ont calculé que c’était plus économique un pont ? Facile à comprendre : money talks en Norvège mais pas au Québec !»

Tadoussac

Il a quelques semaines, la Coalition Union 138 et le comité des élus composé de préfets de la Côte-Nord et du préfet de Charlevoix-est Sylvain Tremblay, ont rencontré le conseil municipal de Tadoussac qui jongle actuellement avec les scénarios proposés par le MTQ en accord avec la Société des traversiers du Québec, concernant le réaménagement de la route à l’approche du quai à Tadoussac.

Bureau de projet

En août 2017, le premier ministre du Québec Philippe Couillard de passage à Baie-Comeau, annonçait la création d’un bureau de projet dans le dossier du pont sur le Saguenay. « Il a été sensible au fait qu’une étude qui a coûté plus de 2 M$ nous dit que ça coûte 1 milliard faire un pont alors que la Société du pont sur le Saguenay affirme que ça va coûter 300 millions. Personne au ministère ne lui avait parlé de ça. Et il veut changer la culture au MTQ. Voilà la raison pour laquelle il a décidé de faire un bureau de projet. Nous devons maintenant nous assurer qu’on ne retombe pas dans les vices du passé ».

Deux organisations, une seule voix

Alors que la toute jeune Coalition Union 138 œuvre en parallèle à la Société du pont pour l’achèvement de la route 138, la Société du pont sur le Saguenay s’allie à la mission des co-présidents de la Coalition, Steeve St-Gelais pdg de Boisaco et Richard Bélanger, ex- conseiller municipal de Baie-Comeau. « L’achèvement de la route 138 en basse Côte-Nord, ce sont 475 000 personnes qui attendent ça pour circuler librement ».

Pour Pierre Breton, nous faisons face à un problème national. « Au Québec, la Côte-Nord n’est pas une priorité et ne l’a jamais été au niveau des infrastructures de transport. Qu’à cela ne tienne, l’effort de sensibilisation doit être maintenu et accentué, sans quoi il y aura toujours des demandes d’amphithéâtres, d’autoroutes et de ponts dans les grands centres qui viendront « déprioriser » les besoins de bases des Nord-Côtiers. C’est important que la population encourage les politiciens. Les pousse à la limite pour que le dossier avance ».

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