Conjonctivite : aucune demande d’exclusion à l’action collective

Par Charlotte Paquet 25 février 2018
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Baie-Comeau – Des 1 437 victimes de l’épidémie de kératoconjonctivite à l’Hôpital Le Royer à Baie-Comeau, aucune ne s’est prévalue de son droit d’exclusion de l’action collective autorisée en décembre par le juge Bernard Tremblay, de la Cour supérieure. La date limite pour le faire était fixée au 5 février.

« Aucune demande d’exclusion, c’est une excellente nouvelle, car on va pouvoir faire nos demandes pour l’ensemble des victimes », se réjouit Me Jean-Sébastien D’amours, du groupe spécialisé en erreurs médicales au cabinet Tremblay Bois Migneault Lemay, de Québec. Cette firme défend les intérêts de la représentante au dossier, Brigitte Cimon, de Baie-Comeau.

Selon Me D’Amours, de façon générale, quand des gens s’excluent d’une action collective, c’est qu’ils envisagent effectuer une démarche personnelle pour obtenir justice.

D’ici le 5 mars, une demande introductive d’instance sera déposée en Cour supérieure contre le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord et au Dr Danny Dreige, opthalmologiste. L’Association canadienne de protection médicale est également mise en cause. Mme Cimon, qui vit aujourd’hui avec des séquelles permanentes liées à l’infection, réclame une somme de 742 650 $ en dommages et intérêts.

Selon la poursuite, d’importantes lacunes dans le nettoyage et la désinfection du matériel et des instruments ainsi qu’un lavage des mains inadéquat au département d’ophtalmologie ont entraîné l’épidémie de conjonctivite, qui serait la plus importante du genre observée dans la littérature médicale mondiale, selon Me D’Amours.

Des appels reçus

À la suite de l’autorisation de l’action collective en décembre, un avis aux membres a été publié pendant quatre semaines consécutives dans les pages du journal Le Manic afin d’informer les personnes concernées et inviter celles qui souhaitent s’exclure à le faire.

La firme d’avocats a reçu des appels de victimes qui souhaitaient en savoir plus. Me D’Amours considère très utile que les gens se manifestent ainsi, même si elles font partie d’emblée de l’action. Il insiste aussi sur le fait qu’aucun frais n’y est rattaché.

Les personnes infectées lors de l’épidémie de conjonctivite n’ont absolument rien à faire pendant le processus judiciaire. Par contre, si un jugement favorable ou un règlement hors cour intervient, là, elles devront obligatoirement se faire connaître pour en bénéficier.

Rappelons enfin que les membres de l’action collective se divisent en trois groupes. Il y a les cas nosocomiaux, qui réunit les personnes ayant contracté l’infection directement au CISSS.

Il y a aussi les cas communautaires, soit les gens ayant été infectés par contact direct ou indirect avant même de se présenter au CISSS. Enfin, le troisième groupe rassemble les employés de l’établissement ayant été infectés au travail.

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