Pour le comité régional de lutte à la pauvreté – La justice sociale, une bataille de tous les instants

Par Charlotte Paquet 11 mars 2018
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Frédéric Boudreault, Lise Arsenault, Michel Savard, Lise Dionne et Anne Gagné ont tour à tour lancé un appel à une plus grande justice sociale. Photo Le Manic

Frédéric Boudreault, Lise Arsenault, Michel Savard, Lise Dionne et Anne Gagné ont tour à tour lancé un appel à une plus grande justice sociale. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le comité régional de lutte à la pauvreté de la Côte-Nord a profité de la Journée mondiale de la justice sociale, le 20 février, pour dénoncer le comportement du gouvernement du Québec qui, selon lui, donne d’une main et reprend de l’autre.

Entouré de représentants d’organismes communautaires pour qui la recherche de la justice sociale prend tout son sens, le porte-parole du comité, Michel Savard, a dénoncé « la dernière escroquerie » de Québec dans le dossier du programme de solidarité sociale.

Depuis le 1er février, a-t-il dit, les prestations des personnes ayant des contraintes sévères à l’emploi ont augmenté de 73 $ par mois. Ce qui devrait être une bonne nouvelle en soi est cependant annulé totalement pour les gens hébergés dans des ressources intermédiaires puisque la Régie de l’assurance maladie du Québec, pour sa part, vient de hausser de 73 $ par mois leur contribution à leur hébergement.

Michel Savard considère scandaleux pareille situation, d’autant plus que les personnes concernées souffrent souvent de handicaps et qu’elles ont peu ou pas de moyens de se défendre. Il affirme que sa colère monte d’un cran quand il constate que, pendant ce temps, Québec augmente le salaire des médecins spécialistes.

Le comité régional de lutte à la pauvreté réclame l’intervention des deux ministres responsables de « ce cafouillage » afin qu’ils corrigent la situation. Il sollicite aussi l’engagement de la Coalition avenir Québec dans ce dossier.

Ainés, fiscalité et autres

Quatre organismes communautaires ont aussi levé la main pour une plus grande justice sociale à l’occasion de la journée mondiale du 20 février. Lise Arsenault, présidente de la Table locale de concertation des ainés de Manicouagan, a insisté sur l’importance d’accompagner la majorité d’ainés qui veulent vieillir chez eux et de faire en sorte que chacun ait accès à un médecin de famille. Elle souhaite aussi que toutes les municipalités de la Côte-Nord adoptent la politique Municipalité amie des ainés, à laquelle adhèrent déjà trois des huit localités de la MRC de Manicouagan, tandis qu’une quatrième poursuit ses démarches en ce sens.

Frédéric Boudreault, de l’Association pour la protection des intérêts des consommateurs de la Côte-Nord (APIC), a remis en question les choix fiscaux de Québec. « C’est un gouvernement qui ne donne pas d’une main et qui reprend à deux mains », a-t-il lancé. Il a fait référence aux « bonbons fiscaux à saveur électorale » annoncés en novembre dernier après des années de compressions. Par ailleurs, avec la réduction du premier palier d’imposition de 16 % à 15 %, la baisse générale d’impôt de 270 M $ annoncée dans le budget 2017-2018 ne tient plus la route, a-t-il insisté.

Lise Dionne, de Cité des bâtisseurs, a lancé un appel au développement de logements abordables. L’habitation doit être au centre des préoccupations pour assurer une plus grande justice sociale, a-t-elle indiqué.

Représentante du Regroupement des femmes de la Côte-Nord, Anne Gagné a rappelé pour sa part que l’accès des femmes aux soins de santé, incluant la santé physique et mentale et la périnatalité, devait devenir un incontournable. Certaines femmes sont plus vulnérables que d’autres que ce soit pour une question d’éloignement ou de situation de pauvreté ou d’exclusion sociale.

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