Encadrement dans le transport en vrac – Les camionneurs propriétaires manifestent

Par Shirley Kennedy 23 mai 2018
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Le président des Transporteurs en Vrac de Forestville Marcel Dumont (à l’extrême gauche), en compagnie d’autres membres de son association qui ont manifesté le 14 mai dernier. Photo courtoisie

Le président des Transporteurs en Vrac de Forestville Marcel Dumont (à l’extrême gauche), en compagnie d’autres membres de son association qui ont manifesté le 14 mai dernier. Photo courtoisie

Forestville – Près de la moitié des 38 camionneurs propriétaires membres des Transporteurs en Vrac de Forestville ont manifesté devant les bureaux du centre de services du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports de Forestville et des Bergeronnes le 14 mai, afin de réclamer un règlement des négociations en cours sur l’encadrement dans leur secteur d’activité.

Le mouvement de visibilité a été tenu simultanément à la grandeur du Québec par les membres de l’Association nationale des camionneurs artisans inc. (ANCAI), dont font partie des camionneurs propriétaires des Transporteurs en Vrac de Forestville qui regroupe des membres de Colombier à Sacré-Cœur-Tadoussac. Sur la Côte-Nord, des attroupements ont été observés aux abords des centres de services du ministère à Baie-Comeau, à Sept-Îles et à Havre-Saint-Pierre.

« Essentiellement ce qu’on demande, c’est que ce soit régit comme en 2012. C’est-à-dire qu’on nous garantisse la totalité des contrats de transport en vrac chez nous au lieu du 50% actuel », rappelle Marcel Dumont, président des Transporteurs en Vrac de Forestville.

Rappelons qu’en 2012, tel que prétendu par Monsieur Dumont, le ministère a attribué 50 % du transport à des camionneurs non encadrés (non régis par la Commission des transports du Québec).

La crainte des manifestants est de se voir enlever des contrats à la suite d’un autre élargissement du marché. « Le gouvernement veut ouvrir le marché et il ouvre la porte à la corruption. Notre crainte, c’est que ça arrive de partout pour venir nous enlever du travail en région », ajoute le président de l’Association des transporteurs en Vrac de Baie-Comeau, Tommy Charland.

M. Charland insiste sur le fait qu’un entrepreneur qui investit de 200 000 $ à 250 000 $ dans l’achat d’un camion a besoin de 100 % des contrats de transports en vrac pour arriver financièrement. « Il faut garder l’encadrement pour avoir des retombées locales et que pour que tout soit blanc », poursuit Monsieur Charland.

Marcel Dumont insiste aussi sur le retour du droit de répartition des non inscrits pour son association. « Pour régler le problème de pénurie de camions, notre association se chargerait de recruter des non inscrits tout en conservant le 100 % local ».

On roule pas sur l’or

Selon le président des Transporteurs en Vrac de Forestville, même dans les bonnes années, les camionneurs propriétaires sont loin de rouler sur l’or. « L’année passée ça quand même été une bonne année et on a gagné en moyenne entre 80 000 $ et 90 000 $ brut. De cette somme il faut soustraire l’entretien, le fuel et les réparations ».

Parmi les revendications des camionneurs propriétaires, le paiement aux 30 jours est ardemment souhaité. « Les entrepreneurs disent qu’ils n’ont pas été payés par le gouvernement donc ça retarde, ça peut traîner de 90 à 120 jours. Imaginez en début de saison quand ça prend 3 mois avoir la première paye. Les dépenses montent vite. Nous leur avons offert que sur présentation de la facture fournie par notre association, de nous envoyer notre paiement. C’est certain qu’en ville ce problème n’est pas criant puisqu’ils travaillent à l’année », conclut M. Dumont. De 70 à 75 % des contrats accordés aux propriétaires de camion-benne proviennent du ministère des Transports. Le reste vient des municipalités et Hydro-Québec.

Avec Charlotte Paquet

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