Avec le projet Migre à neuf (09), la région prépare le terrain pour la main-d’œuvre immigrante

Par Charlotte Paquet 14 juin 2018
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Parmi les membres de la nouvelle table de concertation, il y a le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, les préfets de la Haute-Côte-Nord et de Manicouagan, Donald Perron et Marcel Furlong, la directrice d’Émersion/Service-conseil en emploi, Karen Vespier, et Hélène Simard, directrice générale du Carrefour jeunesse-emploi de la Haute-Côte-Nord. Photo Le Manic

Parmi les membres de la nouvelle table de concertation, il y a le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny, les préfets de la Haute-Côte-Nord et de Manicouagan, Donald Perron et Marcel Furlong, la directrice d’Émersion/Service-conseil en emploi, Karen Vespier, et Hélène Simard, directrice générale du Carrefour jeunesse-emploi de la Haute-Côte-Nord. Photo Le Manic

Baie-Comeau – La Manicouagan et la Haute-Côte-Nord se serrent les coudes pour favoriser l’immigration afin d’atténuer la pénurie de main-d’œuvre qui les frappe. Grâce au projet Migre à neuf (09), elles font le pari d’accueillir et de retenir des citoyens venus d’ailleurs, que ce soit d’un autre pays ou tout simplement d’une autre région.

L’organisme Émersion/Service-conseil en emploi de Baie-Comeau est à l’origine de Migre à neuf (09), le chiffre 09 étant associé à la région administrative de la Côte-Nord. Ce projet de 182 985 $, financé à 100 % par le ministère de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion du Québec, se concrétisera par l’élaboration d’une stratégie territoriale visant l’immigration.

Ce plan de match sera défini par une table de concertation réunissant une vingtaine de membres, soit des élus municipaux et des représentants d’entreprises, de sociétés d’État et d’autres secteurs socioéconomiques. On peut penser au cégep de Baie-Comeau, à Tourisme Côte-Nord, à Produits forestiers Résolu, à Innovation et Développement Manicouagan, entre autres.

Ces partenaires verront à établir des objectifs tout en ciblant des moyens et des échéanciers. Le fruit de leurs travaux sera dévoilé en novembre prochain lors d’un forum territorial.

D’ici là, deux agentes de développement embauchées récemment ratisseront les territoires de la Manicouagan et de la Haute-Côte-Nord afin de connaître les besoins de main-d’œuvre actuels et futurs. Elles profiteront également de leurs rencontres en entreprises pour sensibiliser les employeurs à la réalité de la main-d’œuvre immigrante.

Soulignons que le travail d’intégration des personnes immigrantes est amorcé depuis 2012 déjà grâce à Manicouagan interculturelle, un maillon d’Émersion/Service-conseil en emploi, qui offre une gamme de services aux personnes d’autres nationalités qui s’installent en région.

Travailler ensemble

Les gens du milieu s’entendent sur l’importance de faire la promotion de la qualité de vie de la région auprès des immigrants. « Ici, il ne faut pas seulement vendre des emplois, il faut vendre une qualité de vie », a souligné le préfet de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Donald Perron.

Marcel Furlong, préfet de la MRC de Manicouagan, a précisé, pour sa part, que des efforts doivent être faits pour ramener en région ceux qui sont partis pour les études ou parce qu’ils venaient de perdre leur emploi. « Il faut ramener ceux qui sont partis et aller chercher ceux qui rêvent de grands espaces », a-t-il dit.

De multiples domaines

Le manque de personnel dans les secteurs de l’éducation et de la santé fait la manchette depuis longtemps, mais la pénurie ratisse beaucoup plus large, notamment dans l’hôtellerie et la restauration. Des postes d’ingénieurs et de techniciens forestiers sont également à pourvoir. Parmi les exemples cités, il y a les gens de métiers, comme les soudeurs et les mécaniciens. « En électricité, les entreprises se les volent l’une après l’autre », a précisé M. Montigny.

Pour contrer la pénurie de main-d’œuvre, les employeurs ont également un certain travail à faire au chapitre des conditions de travail, d’après Hélène Simard, directrice générale du Carrefour jeunesse-emploi de la Haute-Côte-Nord. Ils doivent faire preuve de flexibilité par rapport à la réalité d’aujourd’hui.

La semaine de travail à 40 heures n’est peut-être pas nécessairement ce que recherchent tous les travailleurs en 2018. Dans un esprit de conciliation travail-famille, la semaine de travail de 30 heures gagnerait peut-être plus d’adeptes, a souligné Mme Simard, pour qui l’accueil du milieu à ces gens venus d’ailleurs est également primordial à leur rétention.

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