Les signalements retenus par problématique en hausse de 9 %

Par Sandro Célant 18 octobre 2018
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Marlene Gallagher, directrice de la protection de la jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord, reconnaît que la hausse de 9 % des signalements retenus par problématique est significative dans la région. Photo Le Manic

Marlene Gallagher, directrice de la protection de la jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord, reconnaît que la hausse de 9 % des signalements retenus par problématique est significative dans la région. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Malgré une légère augmentation de 0,5 % dans le nombre de signalements traités dans la région en 2017-2018, c’est plutôt la hausse de 9 % enregistrée dans le nombre de signalements retenus par problématique qui retient l’attention dans le rapport annuel de la Direction de la protection de la jeunesse du Québec.

Les directrices et directeurs de la DPJ/directeurs provinciaux ont tenu, conjointement, un point de presse le 10 octobre afin de dévoiler les statistiques officielles compilées au cours de la dernière année.

Sur la Côte-Nord, 3 126 signalements (96 014 au Québec) ont été traités durant cette période, dont 31,7 % ont été retenus pour l’ensemble des problématiques par les différents intervenants. Concrètement parlant, un total de 991 cas ont nécessité un suivi comparativement à 904 l’année précédente.

Trois raisons principales viennent en tête de liste dans les différentes causes problématiques. La négligence occupe le premier rang avec 27,7 % (275 cas) suivi d’un risque sérieux de négligence (22,5 % et 223 cas) ainsi qu’un risque sérieux d’abus physique (16,5 % et 164 cas).

Les mauvais traitements psychologiques (15,1 % avec 150 cas) figurent aussi parmi les principaux problèmes détectés. Comme l’an dernier, le groupe d’âge des 6-12 ans est le plus affecté avec 409 cas sur les 991 retenus.

Situation significative

« Dans l’ensemble, la hausse globale de 0,5 % des cas traités est minime considérant qu’elle était de 8 % l’année précédente. Au niveau des signalements retenus, la situation sur la Côte-Nord est significative avec le nombre de 991 cas », a reconnu Marlene Gallagher, directrice de la protection de la jeunesse au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

Selon les statistiques du bureau régional, 35,2 % des cas sont détectés par des employés des différents organismes et 28,6 % sont signalés par des milieux policiers. Le milieu familial suit avec 13,8 % des cas, contre 11,8 % pour le milieu scolaire et 10,6 % de la communauté.

En 2016-2017, un total de 991 enfants ont été pris en charge par le DPJ. Le nombre est passé à 1 053 au cours de la dernière année d’opération. Les cas de négligence (348) occupent encore le haut du tableau avec 33 %.

La situation économique difficile, les apports de stress à la maison, le phénomène de l’isolation sociale et même le décrochage scolaire sont, selon la porte-parole, des facteurs qui peuvent influencer grandement ce triste fléau.

Un travail exigeant

Dans la région, près de 200 intervenants et travailleurs sociaux s’impliquent auprès des jeunes. « Il y a beaucoup de besogne à faire, chaque jour, et nos intervenants font un travail exigeant, remarquable et essentiel », a précisé la dirigeante avec admiration.

Mme Gallagher a d’ailleurs profité de la récente tribune et de ce 15e bilan annuel, ayant pour thème La cause des enfants tatouée sur le cœur, pour rendre hommage aux intervenants et témoigner leur précieuse contribution, leur engagement et leur passion dans le travail.

Selon les récentes données, il y a neuf signalements par jour où une personne se préoccupe de la situation d’un enfant dans la région. Au total, 186 adolescents ont reçu des services dans le cadre de la Loi sur le système de justice pénale des adolescents, ce qui représente une légère hausse contrairement à l’an dernier.

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