Savourer la vie… après la mort

Par Shirley Kennedy 31 octobre 2018
Temps de lecture :
L’émotion était au rendez-vous lors de cette rencontre entre Serge Lacoste, président de la fraternité des paramédics de Forestville, Guillaume D’Astous paramédic, Lise Tremblay conjointe de M. Racine, le policier Dominique Morin, Guy Racine, Noémie Marcil paramédic et Micheline Anctil, présidente du CAUREQ. Photo Journal Haute-Côte-Nord

L’émotion était au rendez-vous lors de cette rencontre entre Serge Lacoste, président de la fraternité des paramédics de Forestville, Guillaume D’Astous paramédic, Lise Tremblay conjointe de M. Racine, le policier Dominique Morin, Guy Racine, Noémie Marcil paramédic et Micheline Anctil, présidente du CAUREQ. Photo Journal Haute-Côte-Nord

Forestville – Le 24 juillet 2018, Guy Racine n’a pas vu de lumière ni le fameux tunnel. Terrassé par un infarctus sur son lieu de travail, ce dernier a été victime d’un arrêt cardio-respiratoire. Son cœur a cessé de battre pendant trente minutes avant que le pouls ne réapparaisse au CLSC de Forestville.

« Je n’ai rien senti venir ni rien vu. J’ai perdu la carte complètement », confirme l’homme de 62 ans.

En convalescence depuis, Guy Racine raconte comment les astres lui ont été favorables par cette journée de canicule alors qu’il vaquait à ses tâches de responsable de l’entretien et chargement au Centre sylvicole de Forestville.

Lorsqu’il s’effondre à la pause-café de 15 h, il n’est pas seul mais en compagnie de ses collègues de travail dont son supérieur Pierre Canuel, probablement le maillon le plus important de cette chaîne incroyable composée de collègues, professionnels en services d’urgence et médecins qui ont tous contribué au retour à la vie, et ce sans séquelles majeures, de Guy Racine.

Conditions optimales
Aussitôt, M. Canuel entreprend les manœuvres de réanimation cardio-respiratoire (RCR) pendant que Line Sirois, responsable du chargement des plants forestiers compose le 911. Cette dernière sera en ligne avec le répartiteur jusqu’à l’arrivée du policier Dominique Morin, qui prendra le relais en attendant les ambulanciers Noémie Marcil et Guillaume D’Astous, qui fort heureusement, sont affectés sur une plage de travail horaire, c’est-à-dire qu’ils sont déjà prêts à intervenir, postés au garage d’Ambulances Côte-Nord à Forestville.

« Selon les médecins, toutes les étapes requises ont été accomplies, dont le massage entamé par Pierre, qui a alimenté ma circulation », précise-t-il.

Transféré à l’Hôpital Le Royer de Baie-Comeau où il séjournera aux soins intensifs pendant 9 jours, Monsieur Racine est plongé dans un coma artificiel, une hypothermie provoquée pendant trois jours alors que sa température corporelle est abaissée à 32 degrés Celsius, « pour que mes organes soient au neutre afin d’éviter les séquelles ».

Stabilisé après quelques jours, le cœur de M. Racine fait des siennes à nouveau et incite le médecin de Baie-Comeau à entamer rapidement les démarches pour un transport aérien d’urgence vers l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (autrefois Hôpital Laval) où il sera opéré le 3 août afin de lui implanter un stimulateur cardiaque-défibrillateur, « parce que ça se peut que d’autres morts subites surviennent, donc le défibrillateur va repartir la machine », précise Guy Racine.

Gratitude
Trois mois après l’événement, monsieur Racine et sa conjointe Lise, sont très reconnaissants envers tous ceux et celles qui ont fait partie de cette chaîne de vie qui leur permet aujourd’hui de savourer cette deuxième chance. « Nous remercions du fond du cœur tous ces gens, qui de par leur expertise professionnelle et leur sang-froid, ont fait toute la différence ».

Les spécialistes de l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec qui ont prodigué les soins spécialisés à Guy Racine, ont salué le travail exceptionnel qui a été fait en amont, faisant foi du dénouement heureux que l’on connaît aujourd’hui.

N’eût été du sang-froid de M. Canuel, de la rapidité d’intervention des services d’urgence, de la compétence de l’équipe médicale de l’Hôpital Le Royer qui a su mettre en œuvre le protocole permettant de préserver ses organes dont son cerveau, l’issue de cette histoire aurait été bien différente. « Les médecins l’appellent le miraculé, parce que c’est un vrai miracle qu’il soit encore en vie », conclut sa conjointe Lise Tremblay.

Le regard tourné vers l’avenir, le couple Tremblay-Racine confie voir la vie autrement. Un regard neuf, sans filtre, fixé sur l’essentiel.

Partager cet article