Le village de Colombier « très dépourvu » face à ses maisons délabrées

Par Journal Haute Côte Nord 12:01 PM - 5 juin 2019
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Michael G. Brisson.

Michael G. Brisson.

Colombier – La municipalité de Colombier a reçu des commentaires négatifs de ses citoyens en lien avec des maisons délabrées visibles à partir de la route 138. Malgré ses efforts pour améliorer l’apparence de certains secteurs, la municipalité fait face à des obstacles importants pour améliorer son apparence.

Les automobilistes qui circulent sur la route 138 à Colombier voient chaque jour une succession de toitures endommagées, de terrains jonchés de ferraille, et de recouvrements extérieurs délabrés.

« C’est sûr que ce n’est pas bien vu par les gens qui viennent faire du tourisme », admet la mairesse Marie-France Imbeault, qui reconnaît l’impact négatif des propriétés délabrées sur l’image de son village.

Pour contrer ce problème, Colombier déploie des incitatifs pour encourager les rénovations depuis quelques années. La municipalité rembourse la moitié des dépenses de ses citoyens pour l’achat de matériel visant à la rénovation extérieure pour le garage et la maison jusqu’à concurrence de 2000 $.

« Cette année, on a à peu près 70 personnes qui demandent ces incitatifs », dit la mairesse du village de près de 700 habitants.

Marie-France Imbeault compte également sur un concours d’aménagements paysagers pour améliorer l’apparence du village.

Le pouvoir des municipalités limité

Mais ces initiatives ont leurs limites: certaines maisons à l’abandon dépérissent et la municipalité doit payer d’importants montants pour en devenir légalement propriétaire, puis les démolir, une procédure qui coûte cher.

« On ne peut plus demander aux pompiers de faire leurs exercices d’incendie sur les résidences qu’on souhaite voir disparaître, explique Marie-France Imbeault. Une fois acquises par la municipalité, les maisons doivent être démolies et les matériaux, recyclés. Ça coûte entre 10 000 $ et 15 000 $, et même plus ». Pour la mairesse de Colombier, le gouvernement du Québec devrait modifier la Loi pour donner plus de pouvoir aux municipalités aux prises avec des propriétés à l’abandon.

Des citoyens protégés par la Loi

Michael G. Brisson affirme que sa propriété était beaucoup plus mal en point quand il l’a achetée il y a environ 1 an et demi. « Il y avait de la ferraille partout sur le terrain, dit-il, et la moisissure avait rendu les matériaux des murs multicolores ».

L’homme de 36 ans rappelle qu’il pourrait entamer des recours judiciaires contre sa municipalité si cette dernière intervenait ou tentait d’intervenir sur son terrain.

Le résident du secteur Saint-Marc de Latour concède que sa maison a besoin d’importantes réparations, mais il souhaite effectuer les rénovations qui s’imposent à son rythme. Pour le moment, il prévoit peindre le revêtement extérieur de sa maison « avant l’hiver ».

Des recours « minimes », selon la municipalité

L’administration municipale peut émettre des avertissements verbaux ou écrits et finalement donner des contraventions aux propriétaires qui ne respectent pas les règlements d’urbanisme liés à l’apparence de leur propriété.

« On dirait vraiment que les gens attendent que l’amende arrive. Là ils vont venir la payer, ils vont se ramasser un petit peu. Et puis deux ou trois mois après, ça va recommencer. on a beau leur dire, mais on ne peut quand même pas les mettre en dehors de la municipalité », lâche la mairesse de Colombier, Marie-France Imbeault.

 

Olivier Roy Martin
Collaboration spéciale

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