Les proches d’une Forestvilloise disparue en 1976 veulent connaître la vérité

Par Journal Haute Côte Nord 6:30 AM - 10 juin 2019
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Une photo de Céline Gagnon datant de 1974. Photo courtoisie Élise Desbiens

Forestville – L’ombre de la mystérieuse disparition de Céline Gagnon il y a 43 ans plane toujours sur Forestville. La Sûreté du Québec poursuit son enquête sans exclure la thèse de l’homicide alors que les proches de la disparue ont encore espoir de connaître le fond de l’histoire. 

Olivier Roy Martin

Collaboration spéciale

« J’étais très proche d’elle », raconte au téléphone Élise Desbiens, l’ancienne épouse d’un frère de Céline Gagnon. Âgée aujourd’hui de 75 ans, cette résidente de Saguenay a reçu en février dernier la visite des enquêteurs de la Sûreté du Québec, qui tentent toujours d’élucider le mystère de la disparition de la Forestvilloise, survenu le 6 juin 1976.

Céline Gagnon avait alors 24 ans, selon Élise Desbiens, qui se souvient d’une jeune femme « gentille» qui « savait ce qu’elle voulait ». Et il lui arrivait pourtant de ne pas réfléchir quand elle perdait patience, ajoute-t-elle en se rappelant une journée où son mari Christian Tremblay, a eu le visage « tout grafigné » après une dispute.

Mère d’un enfant, Céline Gagnon aurait traversé une dépression après avoir accouché de son fils, Christian Tremblay, se souvient Mme Desbiens. Elle se rappelle avoir gardé l’enfant pendant un an après sa naissance.

De son côté, l’une des nièces de Céline Gagnon, Johanne-Christine Gagnon, avait 13 ans au moment de sa disparition. Elle se souvient de sa tante comme d’une « petite femme tranquille » qui allait souvent à pied se chercher des cigarettes au beau milieu de la nuit dans un commerce avoisinant.

Johanne-Christine Gagnon se souvient encore que le matin de la disparition de Céline Gagnon, son mari aurait selon elle semblé « inquiet » alors qu’il « la cherchait partout ».

Le mari de Céline Gagnon, Christian Tremblay, serait décédé au cours des derniers mois, selon ses proches.

Homicide non exclu

La Sûreté du Québec a d’abord privilégié la thèse de la disparition. Mais l’enquête a « évolué » et les enquêteurs ont conclu qu’il pourrait également s’agir d’un homicide.

Le dossier de Céline Gagnon fait partie des nombreuses enquêtes remises de l’avant au cours des dernières années avec la création de l’équipe des dossiers non résolus de la Sûreté du Québec.

Quarante-trois ans après la disparition, l’enquête demeure ouverte, selon la SQ, qui n’a pas voulu accorder davantage de commentaires sur l’avancement des travaux des enquêteurs.

Des proches encore affectés

Christian Tremblay avait un an et demi lorsque sa mère a disparu. Le résident de Forestville admet qu’il a longtemps cru que sa mère ne l’aimait pas puisqu’elle était « partie sans lui ». Le père de famille considère aujourd’hui sa mère comme « une inconnue », mais se dit tout de même « intrigué » de savoir ce qui lui est arrivé.

« Ça m’a donné un sérieux coup», admet pour sa part Élise Desbiens. « C’est encore un cauchemar aujourd’hui quand on y repense ».

La nièce de la disparue continue elle aussi d’être troublée par la disparition.  « Ça laisse un vide. Le deuil n’est pas fait », dit Johanne-Christine Gagnon en espérant toujours qu’ « à un moment donné, il y a une langue qui va se dénouer quelque part ».

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