La protection du fjord du Saguenay gagne en popularité

Par Karianne Nepton-Philippe 12:00 PM - 27 juin 2019
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Tadoussac – Les organisations Coalition Fjord, le Mouvement Littoralement Inacceptable et La planète s’invite à l’Université, ont réuni plus de 200 personnes pour la mobilisation Un Fjord à protéger, le 15 juin à Tadoussac. Cette manifestation de grande envergure fait suite à quelques séances d’information tenues au cours des derniers mois.

Citoyens et environnementalistes d’un peu partout au Québec, ont manifesté sur la terre comme sur l’eau. Une grande marche a débuté à la plage pour se rendre à la Pointe de l’Islet alors que des manifestants à bord de kayaks les ont rejoints face à l’embouchure du fjord du Saguenay.

Cette derniers dénoncent l’implantation de trois futurs projets industriels dans la région de Saguenay qui menace selon eux, l’environnement naturel et la biodiversité du fjord, soit les projets de GNL Québec, d’Arianne Phosphate et de Métaux BlackRock. Le but de cette démarche étant donc de stopper l’avancement de ces projets jusqu’à ce que de réelles études d’impacts sur l’environnement et sur la faune, notamment le béluga, soient réalisées et que de nouvelles solutions soient trouvées. Notons la volonté des organisations de démontrer l’ampleur de cet enjeu, qui n’est pas que régional, mais bien provincial.

La classe politique en appui

Parmi les quelques 200 personnes sur place, notons la présence du maire de Tadoussac, Charles Breton, représentant le conseil municipal qui appuie cette démarche. Un acteur important dans le mouvement de protection de l’environnement s’est également déplacé pour prendre part à cette mobilisation. Dominique Champagne, l’homme derrière Le Pacte, soutient évidemment la mise sur pied de solutions alternatives et mieux adaptées à ces trois projets industriels. « C’est fini la voie de la dévastation compromise par la combustion du pétrole et du gaz dans le monde dans lequel on vit », s’est-il exclamé. Le député provincial Sylvain Gaudreault a, quant à lui, complété l’aller-retour depuis l’Assemblée nationale, pour participer à la mobilisation. Matisse, âgé de 14 ans et originaire de Tadoussac, a pris la parole pour s’exprimer sur les impacts futurs des projets dénoncés. « Je ne comprends pas comment on peut vouloir risquer de briser toute cette beauté. Vous savez que toutes les décisions qui sont prises aujourd’hui, c’est ma génération qui vivra avec », explique le jeune Tadoussacien qui a participé, au mois de mai dernier, au Sommet jeunesse sur les changements climatiques.

Projets controversés

Les projets industriels de GNL Québec, d’Arianne Phosphate et de Métaux BlackRock sont des projets qui se concentrent autour du fjord, mais pour lesquels le gouvernement refuse d’évaluer les effets sur les milieux naturels et humains. En résumé, la compagnie GNL Québec veut construire un pipeline gazier de 780 km (Gazoduq), une usine de liquéfaction du gaz (Énergie Saguenay) et réaliser l’exportation du GNL par super méthaniers. Avec sa possible mise sur pied en 2022, ce projet vise à exporter le gaz fossile de l’ouest Canadien vers les marchés internationaux par navires en passant, entre autres, par le Saguenay. Ensuite, la compagnie Arianne Phosphate a pour objectif d’exploiter une mine de phosphate à ciel ouvert dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour une durée de 26 ans. Un nouveau port industriel près de Saint-Rose-du-Nord sera construit pour l’exportation du minerai, un projet également visé pour 2022. Finalement, la fonderie de Métaux BlackRock, et une usine cryogénique qui servira à l’alimenter, s’installeront dans la zone portuaire de Grande-Anse, pour de l’exportation qui sera réalisée par bateau industriel sur le fjord. Le démarrage possible de ce projet est prévu en 2020. Selon les organisations qui s’opposent à ces projets, il est tout d’abord primordial de protéger l’intégrité du fjord, puisque des espèces en péril sont recensées dans l’habitat du parc Marin du Saguenay–Saint-Laurent. Plusieurs conséquences sont donc soulevées, telles que le passage augmenté des gros navires dans le fjord étroit qui affectera les bélugas, le gaz naturel utilisé comme énergie de transition, les gaz à effet de serre, et plus encore.

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