Des jeunes Montréalais « bénévolent » chez nous

Par Shirley Kennedy 5:00 AM - 24 octobre 2019
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Amelie Durand-Labelle, intervenante, Maluti Wanga, Brunella Norah A. Ishmwe, William Ho-Luong et à l’avant, Rachel Aimet et Deirdre Robertson.

Amelie Durand-Labelle, intervenante, Maluti Wanga, Brunella Norah A. Ishmwe, William Ho-Luong et à l’avant, Rachel Aimet et Deirdre Robertson.

Vous les avez peut-être aperçus à l’épicerie, au resto du coin, en pleine nature ou encore sur la rive d’un cours d’eau. Ils respirent « notre air pur » à pleins poumons, ils observent, questionnent, créent des liens, s’exclament et s’ébahissent devant ce panorama de couleurs que leur offre l’automne nord-côtier. Mais ils ne font pas que ça. Ils « bénévolent » chez nous, depuis le 14 octobre et ce, pour quelques jours encore.

Ils sont âgés entre 18 à 29 ans et espèrent ardemment que cette expérience leur donnera la force, le coup de pouce pour réintégrer la société, que ce soit par un retour aux études ou sur le marché du travail. Pour joindre l’utile à l’agréable, un volet environnemental est au cœur de leur passage en Haute-Côte-Nord.

Mise sur pied en partenariat avec le Carrefour jeunesse-emploi de la Haute-Côte-Nord et le Carrefour jeunesse-emploi de Saint-Laurent, cette initiative a notamment pour objectifs de permettre aux participants de « développer la connaissance de soi et le « savoir être » nécessaires pour devenir des citoyens actifs et responsables au sein de notre société », explique Amélie Durand-Labelle, intervenante au CJE Saint-Laurent.

Avec l’aide de plusieurs organismes partenaires de la région, ils procèdent au nettoyage de quelques sites de dépotoirs clandestins et des littoraux de la rivière Sault-au-Mouton à Longue-Rive, de la rivière Escoumins et de la rivière des Grandes-Bergeronnes. Étonnés pour la plupart d’avoir découvert des laveuses et matelas dans notre arrière-pays, ils se gardent bien de juger la chose, même si « rendus en 2019, on s’attend à ce que les gens soient un peu plus conscientisés », dira l’une des participantes.

Dans le contraste

De la découverte des attraits de la région à la rencontre des communautés dont celle d’Essipit, les jeunes sont ainsi conscientisés à la beauté de la nature dans le cadre de cette insertion socio-professionnelle. « Ils sont ici pour réfléchir au chemin qu’ils désirent prendre dans la vie après. C’est une première pour eux sur la Côte-Nord. Ça fait du bien, on voulait les amener dans le contraste », ajoute l’intervenante.

La beauté des paysages et l’accueil

« Wow, c’est beau, incroyable », sont autant de qualificatifs élogieux utilisés par ces jeunes appelés à commenter la région.

« Ça calme l’esprit, lance William Ho-Luong. J’adore la nature, même si j’ai grandi en ville toute ma vie. C’est la première fois, à 25 ans, que je vais au-delà de la ville de Québec. On a beau voir ça dans les photos et les vidéos, mais d’être là… »

« Ils sont ici pour réfléchir au chemin qu’ils désirent prendre dans la vie après. (…) Ça fait du bien, on voulait les amener dans le contraste ».
– Amélie Durand-Labelle, intervenante

Outre les panoramas que leur a offert la sinueuse route 138, nos visiteurs apprécient l’accueil chaleureux des gens de la Haute-Côte-Nord. « Tout le monde est super accueillant. Lorsqu’on a monté le projet, nous avons senti une effervescence depuis Montréal tellement la réponse dans la communauté a été grande », rapporte Ahmed Abidat, inter-venant du CJE Saint-Laurent.

Réalisé en trois étapes distinctes, le Projet Côte-Nord 2019 a fait l’objet d’une formation préalable de cinq semaines, question de bien préparer les participants. A suivi le séjour de deux semaines qui s’achève déjà, pour conclure incessamment avec la phase post-mortem durant laquelle un travail de réflexion sur les acquis transférables sera effectué, de même que le partage et la mise en application d’un plan d’action afin de rencontrer les objectifs.

Ce séjour a été rendu possible grâce au concours financier des Offices jeunesse des internationaux du Québec (LOJIQ) qui chapeautent le projet avec les deux CJE dont la collaboration est née d’une rencontre d’Amélie Durand-Labelle et Isabelle Tremblay du CJE HCN lors du colloque du Réseau des CJE du Québec tenu à Drummondville en juin.

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