Sport’Aide veut enrayer la violence dans le sport

Par Karianne Nepton-Philippe 12:00 PM - 8 novembre 2019
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Le médaillé olympique Jean-Luc Brassard a signé le livre d’or d’Essipit à titre d’invité d’honneur et d’ambassadeur de la Tournée Sport’Aide. Il est en compagnie du maire des Escoumins André Desrosiers et du chef de la Première nation des Innus Essipit, Martin Dufour.

Le médaillé olympique Jean-Luc Brassard a signé le livre d’or d’Essipit à titre d’invité d’honneur et d’ambassadeur de la Tournée Sport’Aide. Il est en compagnie du maire des Escoumins André Desrosiers et du chef de la Première nation des Innus Essipit, Martin Dufour.

Dans le cadre d’une tournée sur la Côte-Nord, la communauté innue d’Essipit et la municipalité des Escoumins ont reçu la visite de Sport’Aide le temps d’un dîner-conférence à Essipit le 25 octobre. Destinée aux parents, intervenants des milieux sportif et de la santé, la conférence a réuni une cinquantaine de personnes.

Partout où elle s’arrête, la Tournée Sport’Aide parle surtout de la pratique sportive de façon amusante et non violente. La conférence a été menée par deux intervenants et d’un porte-parole très connu; Sylvain Croteau, instigateur et directeur général, Alexandre Baril, chargé de projet, et l’ex-athlète olympique et ambassadeur de l’organisation, Jean-Luc Brassard. «Essentiellement, ce qu’on est venu faire ici c’est de parler d’environnement sportif sain et sans violence. On est aussi venu rencontrer les communautés autochtones précisément, parce qu’au cours des derniers mois, chez Sport’Aide, on a lancé des outils d’intervention, et on veut que ce soit adapté aux réalités des différentes communautés », explique Sylvain Croteau.

L’importance d’agir en présence de mauvais comportements entre les jeunes dans le sport, qu’il s’agisse de violence physique, psychologique, d’intimidation ou encore de violence sexuelle, fait partie du discours de Sport’Aide.

«C’est un travail de longue haleine, et surtout un changement de culture », ajoute M.Croteau.

Le vécu d’un grand athlète

La présence de Jean-Luc Brassard, médaillé olympique en ski acrobatique, vient appuyer les conseils partagés par le biais de la Tournée Sport’Aide. «Je veux permettre de profiter d’un témoignage qui a été ma carrière, avec ses hauts et ses bas, ses bons et ses mauvais côtés. Ce qui arrive quand on est champion olympique, c’est que tout le monde pense que c’est beau, que c’est une finalité et que le Dalaï Lama nous tombe dessus et qu’on devient des meilleures personnes. Sauf qu’il y a des difficultés qui viennent aussi avec ça», confie l’ex-athlète, qui explique que le but est de mettre le tout en contexte et d’en parler.

En ce qui concerne les conférenciers, le message est clair. Il est préférable d’encourager son enfant plutôt que d’entretenir un esprit de compétition pensant que celui ou celle-ci deviendra assurément champion olympique. Puisque le sport est à la base un moyen de bouger, de sortir dehors, de dépenser de l’énergie et de se maintenir en forme et en santé, il serait donc primordial qu’il soit aussi amusant.

L’entraide dans le sport et en communauté

Puisque l’équipe de Sport’Aide s’arrête dans les communautés autochtones, elle a décidé de faire un saut à Essipit. Pour les accueillir, le conseil de la Première Nation des Innus Essipit, a fait appel à la municipalité des Escoumins afin d’inviter tous les intervenants des deux communautés, qui travaillent déjà de concert sur de nombreux projets au niveau sportif. Alors que le message porté par Sport’Aide prône l’entraide plutôt que la rivalité, les intervenants ont pu constater l’entraide qui réunit les deux communautés lors de cette visite. «C’est extraordinaire, enterrer les guerres de clochers inutiles qui ne servent absolument à rien. On est aussi bien de travailler tout le monde ensemble. Je ne suis pas arrivé à mes succès olympiques seul, je l’ai fait parce que plein de gens ont travaillé avec moi», constate Jean-Luc Brassard. «Ça correspond aussi à notre approche, une approche globale où tout le monde peut faire partie de la solution », ajoute Sylvain Croteau.

Puisque même s’il reste encore beaucoup de travail à accomplir auprès des communautés, des organisation sportives, des intervenants, des parents et des enfants, les intervenants de Sport’Aide se disent tout de même confiants. Notons que la Tournée Sport’Aide s’est également déplacée du côté de la polyvalente des Berges aux Bergeronnes lors de ce passage en Haute-Côte-Nord.

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