Le phénomène Sébastien Imbeault

Par Sandro Célant 7:55 AM - 11 Décembre 2019
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Photo courtoisie

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Impliqué dans le milieu des courses de motoneige et de voiture depuis plus de 30 ans, Sébastien Imbeault ne ralentit pas et continue de se démarquer, année après année, dans le domaine des épreuves de grande vitesse.

Très performant sur la scène des courses d’accélération sur un quart de mille, le pilote de 43 ans vole la vedette dans son domaine depuis les dix dernières années et maintient toujours la cadence.

Imbeault a de nouveau amélioré un record personnel, il y a quelques semaines sur une piste de Napierville, quand il a franchi la distance imposée de 1 320 pieds en un chrono de 9 secondes et 13 centièmes. Il a atteint une vitesse de 151,76 milles à l’heure (244,23 km/heure). Rien de moins.

Le meneur incontesté de sa division recherche constamment la perfection et ce n’est pas pour rien que ses temps diminuent régulièrement depuis les dernières campagnes.

Trempé dans la mécanique

L’homme originaire de Portneuf-sur-Mer trempe dans la mécanique depuis qu’il est tout-petit et vit sa grande passion au maximum depuis environ une vingtaine d’années. « Mon père (Joseph Imbeault) m’a tout appris quand j’étais très jeune et cela n’a pas été long avant de participer à des courses. Le tout a commencé par la motoneige. Par la suite, avec un peu plus de ressources financières, j’ai opté pour le monde automobile », raconte celui qui a quitté son village natal en 2010 pour s’établir à Baie-Comeau.

Vers l’âge de 23 ans, Sébastien a modifié ses premiers moteurs afin de prendre part à des épreuves. « Disons que je suis manuel et assez autodidacte. J’aime contrôler tous les aspects que cela peut comporter. »

Très minutieux et exigeant de nature, le technicien en chimie à l’aluminerie Alcoa ne prend rien à la légère. « Il ne faut pas laisser un détail, car chaque petite caractéristique peut faire une différence », a-t-il pris la peine d’insister.

Grand amateur de corvette, Imbeault a vécu un moment bien spécial en 2008, quand il a fait l’acquisition du fameux modèle Z06, qui lui permet encore de faire la manchette dix années plus tard. « J’ai réalisé un grand rêve que je caressais depuis deux ans. La voiture a été conçue en 2006 et je l’ai achetée toute neuve, deux années plus tard. J’ai commencé les épreuves d’accélération sur le quart de mille, trois semaines après et ça continue aujourd’hui. » Actif sur les rares pistes du Québec comme celles de Napierville, Pont-Rouge, Saint-Eustache, Gatineau et Sanair, le pilote local et sa Corvette noire n’ont pas tardé à retenir l’attention grâce à des performances et des chronos toujours à la baisse.

9,13 secondes

Après avoir réalisé un temps de 11,30 secondes à sa toute première épreuve en 2008, Sébastien a établi un temps de 10,12 secondes (en division Bolt-on) avant de passer à une division plus compétitive en 2012. « Il me fallait un plus grand challenge et j’ai opté pour une catégorie plus élite dans laquelle on pouvait modifier davantage le moteur. J’ai commencé avec un temps de 9,70 secondes pour baisser d’au moins un dixième de seconde à chaque année. »

Meneur incontesté dans sa catégorie, le pilote de la Côte-Nord est récemment revenu à la charge sur un tracé asphalté de la Montérégie.« Plusieurs facteurs sont essentiels pour bien performer. La voiture, la météo et l’état de la piste doivent être favorables. Cela a bien été à Napierville, mais je vise encore plus haut pour 2020 », a ajouté l’expert.

Ce digne amabassadeur a la chance de compter sur des alliés majeurs en Guillaume Lavoie, Benoît Michaud (Garage Pierre Lavoie), François Morneau (Zone Performance 4×4), Richard Imbeault (Fransi construction), Dominique Claveau (Usinage Côte- Nord) Gilles Gagnon (Crabiers du Nord), sans oublier son fidèle et grand ami Fred Morneau, « qui me suit depuis le jour 1 de cette aventure et qui croit en moi! »


Iceman conçoit et construit ses propres pièces de moteur

Avec ses succès répétés dans les épreuves d’accélération automobile, Sébastien s’est forgé une réputation de marque parmi les grands passionnés de ce sport de vitesse.

Les résultats homologués ont vite fait le tour du globe et les mordus du sport sont de plus en plus attirés par les performances du Nord-Côtier, qui ne cesse de les impressionner avec son modèle Z06.

« Pour les Américains, le petit francophone n’a pas vraiment sa place parmi l’élite, car il n’est pas supposé de réussir et c’est pourquoi j’ai hérité du surnom Iceman, comme le gars qui vient du Nord », explique Sébastien, qui supervise et conseille de plus en plus de conducteurs.

Ingénieur et concepteur, le personnage a même conçu son propre arbre à cames de moteur (surnommé Iceman) grâce à des logiciels informatiques spécialisés, qui tiennent compte des moindres détails.

« C’est beaucoup de temps et de travail. Pour une version, on peut parler d’environ 300 heures d’ajustements et de simulation sans oublier le support inconditionnel de ma conjointe Jenny», a précisé le constructeur de quatre modèles.

Les plus rapides

Très sollicité, l’expert peut faire beaucoup de choses à distance. « Par l’entremise d’internet, je peux m’installer et être en mesure de calibrer le moteur d’une autre voiture. Je conseille et renseigne des gens, qui m’écrivent pour en savoir davantage. »

Le populaire forum Corvette regroupe tous les propriétaires et les meilleurs résultats réalisés par ce modèle à travers le monde. Dans sa catégorie, Sébastien Imbeault a travaillé de près avec quatre des voitures les plus rapides au cumulatif officiel.

Après avoir réalisé un temps personnel de 9,18 secondes en 2018 et de 9,13 à la fin du mois d’octobre, le concepteur a soigneusement remisé son bolide qu’il remettra à neuf au début de la prochaine année.

Toujours à la quête de quelque chose de plus rapide, le papa de Danica (en l’honneur de la pilote américaine Danica Patrick) et d’Anthony vise encore plus gros pour 2020.

« Je veux atteindre le quart de mille en 8,9 secondes. C’est le but ultime. La version quatre de mon arbre à cames va servir à cela et je vais tout mettre en œuvre pour fracasser la barrière des 9 secondes. Cela serait vraiment le point culminant », a conclu Sébastien sur un ton déterminé.

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