Tadoussac : La taxe événementielle reporte l’adoption du budget

Par Johannie Gaudreault 7:55 AM - 5 février 2020
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L’adoption du budget 2020 de la municipalité de Tadoussac devait avoir lieu le 27 janvier, mais l’indignation des commerçants a fait en sorte qu’elle a été reportée. La nouvelle méthode de calcul de la taxe événementielle n’a pas plu à tous.

Actuellement, les commerçants sont les seuls à devoir acquitter cette taxe pour le soutien au développement et aux événements, et ce, selon leur valeur foncière. Toutefois, le nouveau calcul, élaboré par le maire Charles Breton et travaillé avec les conseillers municipaux, prévoit une taxation selon la capacité. « Une façon plus équitable de partager la facture », selon M. Breton.

« Un exemple, prenons deux restaurants, le premier paie 420 $, le deuxième, qui a pourtant moins de places, paie 1 534 $. C’est pareil dans l’hébergement, deux gîtes de sept chambres dans le même secteur, l’un paye 281 $ et l’autre 834 $. On proposait de taxer selon la capacité, cette méthode ferait en sorte que les deux gîtes paieraient 644 $ chacun (92 $ par chambre) », explique le maire de Tadoussac.

Pourtant, sa vision de l’équité n’a pas été partagée par les cinq commerçants présents à cette séance extraordinaire du conseil.

Pour Dany Tremblay, propriétaire du motel et restaurant Chantmartin, le manque de transparence du conseil municipal n’a pas été apprécié.

« Pourquoi les commerçants n’ont-ils pas été consultés?, se demande-t-il. J’aurais aimé participer à l’élaboration de cette nouvelle formule de taxation et pouvoir donner mon avis, en tant qu’entrepreneur. Pour moi, le nouveau calcul représente une hausse de 20 %, soit 1 100 $. »

M. Tremblay s’indigne surtout du fait que la méthode de calcul proposée tient, selon lui, sur des spéculations de revenus. « On a spéculé sur les chiffres d’affaires des entreprises locales et c’est de cette façon que les taux de taxation ont été déterminés », croit-il.

Pour l’Hôtel de Tadoussac, plus important contribuable de la municipalité, ce nouveau calcul correspondrait à une hausse de plus de 7 000 $ de sa taxe événementielle, qui passerait de 13 000 $ à 20 000 $.

Quant à Daniel Hovington, propriétaire de l’épicerie Côté et copropriétaire du café-bar le Gibard, il croit que ce ne sont pas seulement les marchands qui profitent des événements et activités de Tadoussac, comme l’indique le maire.

« J’ai des employés qui habitent la municipalité et qui payent leurs taxes avec le salaire que je leur donne. Ça profite à l’économie locale », soutient-il.

Pas de solutions

Les points soulevés durant la réunion n’ont pas amené de solutions pour régler la situation. « Comme nous n’avions pas de solutions à proposer pour le moment, nous avons demandé le statu quo pour cette année », affirme Dany Tremblay.

« Les gens d’affaires préfèreraient  que le résidentiel soit taxé aussi  et qu’on garde l’ancienne méthode de calcul. »

– Charles Breton

« Les gens d’affaires préfèreraient que le résidentiel soit taxé aussi et qu’on garde l’ancienne méthode de calcul », déclare Charles Breton.

Devant l’opposition des cinq commerçants présents, les conseillers municipaux ont fait volte-face en votant contre l’adoption du budget tel que présenté.

Quant à la conseillère Mireille Pineault, elle était déjà en désaccord avec la nouvelle méthode de calcul de la taxe événementielle lors de la présentation du projet de règlement pour l’adoption du budget 2020, qui a lieu le 23 janvier.« J’ai demandé une consultation publique auprès des commerçants, ce que je me suis fait refuser », a-t-elle affirmé lors de la séance extraordinaire.

Une rencontre de travail était prévue jeudi dernier afin de réviser les points à améliorer. « Le conseil va revoir le tout et il y aura dépôt d’un nouveau budget. Une chose est sûre, il faut soutenir nos événements, chaque dollar investi génère au minimum 10 $ en activités économiques », conclut Charles Breton.