L’art de séduire la main-d’œuvre immigrante

Par Shirley Kennedy 10:00 AM - 19 février 2020
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Gilles Lamarre croit plus que quiconque que la population immigrante est la solution à la pénurie de main-d’œuvre qui sévit à la grandeur du Québec.

Pour contrer la pénurie criante d’employés, Gilles Lamarre tente d’attirer la main-d’œuvre immigrante chez nous. Depuis un an, le directeur des Ressources humaines chez Boisaco, multiplie les démarches de recrutement et d’accompagnement dans ce processus très laborieux.

Shirley Kennedy

Le 3 octobre 2019, Gilles Lamarre a rencontré plus de quarante nouveaux arrivants au Collectif de Montréal, un organisme dont la mission est de favoriser l’intégration des personnes immigrantes à la société québécoise.
Pour ce visionnaire passionné, l’immigration est la voie de demain. Le chemin vers la pérennité de nos entreprises et la vitalité socio-économique de notre région.

« C’est de la belle main-d’œuvre, de la qualité de travailleurs », dit-il. Qualifiée de vaillante, dévouée, prolifique, cette manne d’employés potentiels doit malheureusement faire face à de nombreuses exigences pour parvenir jusqu’à nous, à partir des pays de l’Afrique du sud où le français est parlé couramment, un atout indéniable.
Réfugiés politiques

Ayant fui la guerre, ils arrivent au Canada avec le statut de réfugiés politiques. « Ils ne sont pas soumis aux mêmes règles que les immigrants et de ce fait, les programmes ne sont pas les mêmes », précise M. Lamarre, presque devenu un expert en la matière. « J’ai développé des trucs avec le temps, tempère-t-il. Mais seulement remplir tous les documents c’est très pénible, il faut que le gouvernement allège le processus ».

Actuellement, le directeur des Ressources humaines de Boisaco et ses filiales, a entrepris des démarches d’accompagnement auprès de 25 employés potentiels qui se sont montrés intéressés par l’offre du complexe de Sacré-Cœur.
Appuyé par le Centre Émersion, le CJE Haute-Côte-Nord et le Centre de formation professionnelle de l’Estuaire, monsieur Lamarre ne baisse pas les bras. « Il faut qu’on facilite les démarches et les problèmes de pénurie de main-d’œuvre vont se régler d’eux-mêmes. Et le déclin démographique n’en sera que moins important, puisqu’ils ont des familles nombreuses, quatre ou cinq enfants en moyenne », ajoute-t-il.

Le directeur général du CFP de l’Estuaire, Michel Savard, salue la perspicacité de l’instigateur de la démarche.
Ayant collaboré au lancement de la formation Opération d’équipements de production lancée en janvier, monsieur Savard a confirmé les propos de Gilles Lamarre. « Le plus gros défi, c’est de les jumeler aux règles administratives puisqu’elles diffèrent aussi au ministère de l’Éducation, que tu sois immigrant ou réfugié. »

Des neuf candidats à la formation, trois sont originaires du Brésil, du Sénégal et du Congo. Ils sont formés en mode dual, soit en alternant la pratique et la théorie. « Le complexe Boisaco représente une grappe industrielle extraordinaire. Et le mode dual convient parfaitement, en plus d’être très prometteur. Il faut savoir s’adapter et innover, et monsieur Lamarre y croit beaucoup », a-t-il mentionné lors du lancement de la formation.

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