Vulnérables dès la maternelle

Par Johannie Gaudreault 4:00 PM - 25 février 2020
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Les statistiques sur la violence et la maltraitance chez les tout-petits sont alarmantes en Côte-Nord. C’est pourquoi la MRC de La Haute-Côte-Nord s’attaque à la problématique en créant un comité de bienveillance.

« Les statistiques démontrent qu’en Côte-Nord les taux de maltraitance chez les enfants sont trois fois plus élevés qu’ailleurs au Québec. C’est une donnée surprenante qu’il ne faut pas prendre à la légère », estime Odette Bélanger, conseillère au développement des communautés à la MRC de La Haute-Côte-Nord.

Pour le secteur Est de la Haute-Côte-Nord (Colombier à Longue-Rive), « le taux de signalements retenus est plus bas que celui de la Côte-Nord, mais plus élevé que celui du Québec. Selon les dernières données disponibles, il serait en mode réduction », a présenté le coordonnateur d’Éclore Côte-Nord, Réal Aloise, lors de la journée sur la maltraitance des tout-petits qui a eu lieu en mai 2019 à Forestville.

« Cependant, le taux de prises en charge d’enfants par la DPJ est le plus élevé de la Côte-Nord pour ce secteur », ajoute-t-il.

En ce qui concerne le secteur Ouest (Les Escoumins à Tadoussac), « le taux de signalements retenus est le plus bas de la Côte-Nord, mais il tend à augmenter ainsi que le taux de prises en charge », a dévoilé M. Aloise.

Causes

La négligence et les mauvais traitements psychologiques sont les causes les plus souvent évoquées lors des signalements pour Forestville et les environs. De plus, « les méthodes éducatives déraisonnables des pères sont particulièrement associées aux abus physiques », a soutenu Réal Aloïse. L’exposition à la violence conjugale ou à des conflits conjugaux est souvent évoquée dans le cas de mauvais traitements psychologiques.

Quant aux Escoumins et les environs, les mauvais traitements psychologiques sont plus fréquents que les autres principalement chez les enfants dont la sécurité et le développement sont compromis. « Les mamans sont plus souvent mises en cause dans les cas de manque de surveillance ou de trop grande tolérance des comportements inappropriés chez leur enfant », a indiqué le coordonnateur d’Éclore Côte-Nord.

« La dépendance à l’alcool et aux drogues ainsi que la violence conjugale sont malheureusement deux fléaux qui touchent notre population. Ce sont deux grandes causes de la vulnérabilité de nos tout-petits », de conclure Mme Bélanger.

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