COVID-19 : pas de Relais pour la vie cette année

Par Charlotte Paquet 12:44 PM - 3 avril 2020
Temps de lecture :

La Société canadienne du cancer vient de décider de l’annulation de ses Relais pour la vie au pays. On aperçoit ici une scène de l’édition 2019 à Baie-Comeau.

Au printemps, les campagnes de financement sont légion. Les activités rassembleuses se multiplient et des fonds s’engrangent pour soutenir une bonne cause ou une autre. Mais en 2020, la pandémie de coronavirus change la donne, notamment pour la Société canadienne du cancer (SCC) et son populaire et lucratif Relais pour la vie.

Après réflexion, la SCC vient de prendre la décision d’annuler toutes ses activités de financement jusqu’à la fin de l’été afin de respecter les consignes sanitaires en vigueur, notamment celles de la distanciation physique, et protéger la santé de tous. « Pour l’automne, on verra ce qu’il sera possible de relancer », a souligné au journal Le Manic le directeur des communications à la division de Québec, André Beaulieu.

À Baie-Comeau, il faut donc oublier la campagne de la jonquille en avril et le Relais pour la vie en juin à Baie-Comeau, deux activités phares pour l’organisation. Faut-il rappeler que la 13e édition du relais a rapporté près de 352 000 $ en 2019, ce qui lui a valu une troisième place au Québec et au Canada pour l’ampleur de la récolte.

« Moi, avec tout ce qui arrive, je me dis que ce n’est que partie remise », réagit la présidente du comité organisateur local, Stéphanie Tremblay. L’équipe tente cependant d’initier des activités de financement en ligne. Les gens qui ont des idées sont invités à se manifester. Un bingo pourrait d’ailleurs être annoncé sous peu. « Le peu (d’argent) qu’on va récolter, ça va être ça », a-t-elle laissé tomber.

Le pire moment

De son côté, André Beaulieu avoue que la pandémie survient dans le pire moment de l’année pour son organisme puisque ses activités les plus lucratives se tiennent au printemps. « Le timing, en bon québécois, est extrêmement mauvais pour nous », a-t-il dit, ajoutant qu’une même situation n’aurait pas eu le même impact en novembre puisque les dons auraient déjà été engrangés.

À l’échelle du pays, la SCC s’attend à perdre 60 M$ de rentrées d’argent en raison de la crise sanitaire. C’est le tiers de ses revenus annuels. Au Québec, l’organisme va chercher habituellement autour de 27 M$. Là aussi, on s’attend à une perte autour d’au moins 30 %.

« La philanthropie fonctionne avec des événements terrain et avec des bénévoles. En ce moment, on n’a ni bénévole et ni possibilité de tenir des événements, on en est bien conscient », avoue M. Beaulieu, qui mentionne que d’autres avenues, virtuelles celles-là, sont à l’étude.

D’ailleurs, pour la campagne de la jonquille, une collecte est une campagne virtuelle est déjà lancée pour la campagne de la jonquille.
Avec les nombreuses personnes qui perdent leur emploi en raison de la COVID-19, l’organisme est conscient que bien de ses donateurs habituels passeront leur tour cette année. Et ceux qui ont la chance de travailler voudront probablement aider quelqu’un de leur entourage qui n’a pas la même chance.

« Le cancer ne prend pas de pause. On veut pouvoir encore aider », insiste le porte-parole, en soulignant que tout est fait pour éviter une rupture de services. « On travaille avec une clientèle vulnérable qui a d’autant plus raison d’être inquiète puisqu’il s’agit beaucoup de gens en traitement et leur système immunitaire est affaibli. »

Partager cet article