En direction de leurs chalets, ils doivent rebrousser chemin

Par Karine Dufour-Cauchon 4:28 PM - 4 avril 2020
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Le député Martin Ouellet dit s’interroger sur les dates retenues un peu partout au Québec sur la levée des barrages qui contrôlent l’accès aux régions.

« L’entonnoir » de la route 138 commence son travail. Depuis 16 h cet après-midi, 4 avril, la circulation en direction de Charlevoix est filtrée par les agents de la Sûreté du Québec. 

À peine quelques dizaines de minutes sur les lieux, les policiers doivent déjà intervenir sur quelques cas de personnes qui, en direction de leur chalet dans la région, doivent rebrousser chemin.

Louis-Philippe Bibeau, porte-parole de la Sûreté du Québec, a donné plus d’amples détails sur les modalités qui s’appliquent aux automobilistes voulant entrer dans la région de Charlevoix.

Comme pour les autres barrages de la province, les mêmes règles s’appliquent à l’entrée de Charlevoix, plus précisément à la borne kilométrique 423 de la route 138.

« Les gens qui fournissent des soins de santé, des soins humanitaires, qui font partie de la chaîne d’approvisionnement et tout autre service considéré comme essentiel. Tous les déplacements qui ne cadrent pas dans ces critères sont considérés comme non-essentiels. Les gens seront alors invités à faire demi-tour », précise l’agent Bibeau.

Il souligne toutefois que les règles prévoient de la souplesse pour les cas particuliers. Les policiers auront un pouvoir discrétionnaire qu’ils peuvent utiliser dans des situations qu’ils jugent nécessaires.

Les automobilistes ne pourront pas faire le détour par Saint-Joachim, comme certains lecteurs ont manifestés leurs inquiétudes sur cette possibilité.  L’emplacement du point de contrôle veut agir comme une « entonnoir » afin qu’il n’y ait pas de contournement possible.

« Tout le monde en provenance de l’ouest doit passer par cet endroit. Il n’y a donc pas de chemins parallèles qui permettraient des contournements du point de contrôle », a-t-il ajouté.

Rappelons que cet après-midi, la ministre de la sécurité publique et vice-première ministre du Québec Geneviève Guilbault a annoncé que Charlevoix et Rouyn-Noranda s’ajoutent à la liste des régions restreintes d’accès du Québec pour limiter la propagation de la COVID-19 sur leurs territoires.

La santé publique a pris sa décision

Le directeur de la santé publique a jugé que des mesures de contrôle routier devaient s’appliquer pour la région de Charlevoix. Par voie de communiqué, le Dr François Desbiens confirme que la moyenne d’âge de la population a joué favorablement à rendre cette décision. « Cette mesure particulière a pour objectif de protéger la population de Charlevoix, a résumé le Dr Desbiens. Pour l’instant, la région est relativement épargnée par la COVID-19 par rapport à d’autres régions et nous souhaitons que cela demeure ainsi. »

Émilie Foster, députée de Charlevoix-Côte-de-Beaupré, pousse un soupir de soulagement, alors qu’elle constate que le fruit de son travail est récompensé. « Nous avons eu des discussions au sujet du statut particulier de Charlevoix quant au vieillissement plus prononcé dans la région et sa plus forte prévalence de maladies chroniques ainsi que sa situation géographique plus à l’est. Je me réjouis de cette décision et je remercie les élus locaux qui ont participé aux échanges », a déclaré Mme Foster dans la même missive.

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