L’économie de Tadoussac retient son souffle

Par Johannie Gaudreault 3:55 PM - 21 avril 2020
Temps de lecture :

Le village de Tadoussac est particulièrement touché par la pandémie de la COVID-19 puisque son économie repose en grande partie sur le tourisme. Courtoisie

L’économie de Tadoussac, village de 785 habitants de la Haute-Côte-Nord, repose en grande partie sur le tourisme. L’absence de programmes d’aide financière pour les entreprises touristiques cause de l’incertitude tant au conseil municipal qu’aux entrepreneurs.

Selon Charles Breton, le maire de la municipalité, qui se veut la porte d’entrée de la Côte-Nord, les gouvernements se sont consacrés aux domaines les plus pressants en premier.

« On est les prochains sur la liste », a-t-il affirmé lors de l’assemblée municipale tenue le 14 avril via la plateforme Zoom, en faisant référence à la création d’une mesure d’aide financière.

D’ailleurs, le conseil municipal a procédé à un règlement d’emprunt temporaire de 500 000 $ lors de sa séance ordinaire afin de combler les pertes financières reliées aux retards de paiement de taxes de ses citoyens et commerçants.

Inquiétude

Le propriétaire du restaurant Chant’martin à Tadoussac Dany Tremblay, a interrogé les élus municipaux sur la possibilité d’instaurer des mesures pour aider les entreprises touristiques tadoussaciennes.

« En tant qu’entrepreneur, je suis inquiet de notre situation. Est-ce qu’il y a une mesure qui s’en vient pour nous? Le conseil municipal est-il proactif pour nous aider à passer la crise? », a-t-il demandé.

L’entrepreneur a vu ses revenus diminuer considérablement depuis le début de la pandémie. « Je perds 50 000 $ par semaine et j’ai envoyé 20 000 $ en chèques à mes fournisseurs juste aujourd’hui. Je me demande ce que je vais faire », a dévoilé M. Tremblay.

Pour répondre à ses inquiétudes, Charles Breton a précisé qu’il travaillait en collaboration avec Tourisme Côte-Nord.
« L’ATR (Association touristique régionale) va concocter des programmes d’aide qui sortiront bientôt. On travaille à mettre sur pied un comité de pression avec Yan Hamel. On est vraiment en attente », a-t-il mentionné.

Selon l’entrepreneur Dany Tremblay, les prêts de 40 000 $ offerts par le gouvernement fédéral ne sont pas accessibles à tous. « Il y a des conditions à respecter concernant la masse salariale, a-t-il divulgué. Dans mon cas, ça ne s’applique pas. »

La conseillère municipale Mireille Pineault, aussi propriétaire d’une entreprise touristique à Tadoussac, a renchéri en mentionnant que les prêts gouvernementaux ne sont que « des dettes supplémentaires pour les entreprises » et non une aide concrète comme peut l’être une subvention.

Taxe événementielle

Le possible retardement de la taxe événementielle, déboursée par les commerçants afin de subventionner les événements touristiques de la municipalité, a également été abordé.

« Est-ce qu’il serait possible de retarder le paiement de la taxe événementielle puisqu’il n’y aura pas d’événements cette année? », telle est la question qui a été posée par M. Tremblay.

C’est une option qui sera discutée avec le conseil municipal, selon le maire de Tadoussac. « La taxe événementielle est toujours dans nos coffres. Vu l’annonce d’annulation des événements importants, nous discuterons de ça bientôt. L’argent n’est pas dépensé. »

Comité de pression
Charles Breton se penche présentement sur la création d’un comité de pression avec son équipe d’employés municipaux.

Celui-ci sera composé d’entrepreneurs de la municipalité et aura pour mission de chiffrer l’importance du tourisme pour la communauté « noir sur blanc ».

« On est à l’étape du recrutement. On ne voulait pas passer à côté de Yan Hamel vu l’importance de l’entreprise AML au Québec. On demande aux gens s’ils ont de l’intérêt. La collaboration des entreprises est cruciale. Les conclusions nous aideront à marteler haut et fort nos besoins avec des preuves à l’appui », a conclu le maire.

Partager cet article