Martin Ouellet se questionne sur l’annulation des pulvérisations contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette

Par Johannie Gaudreault 2:21 PM - 19 mai 2020
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« Alors que l’épidémie de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) ne cesse de progresser, le gouvernement veut freiner les efforts de lutte. Évoquant tantôt la sécurité des travailleurs, tantôt un avis scientifique non validé, on comprend qu’en réalité, le gouvernement souhaite faire des compressions dans le secteur », a lancé le député de René-Lévesque Martin Ouellet sur sa page Facebook le 19 mai.

Les raisons qui ont mené à cette décision ne sont pas claires, de l’avis de M. Ouellet. « Alors que tous les intervenants du secteur forestier font des efforts, depuis des semaines, pour mettre en place des protocoles sanitaires visant à assurer la sécurité des travailleurs, question de pouvoir lancer avec succès la saison 2020 malgré la COVID‑19, la Société de protection des forêts contre les insectes et maladies (SOPFIM) a justifié la semaine dernière un arrêt complet de la lutte contre la tordeuse pour ces raisons de sécurité », rappelle-t-il.

Par la suite, le gouvernement a révisé sa position et a annoncé que finalement, cette année, 17 % du territoire devant être traité à la base le serait, en expliquant que l’arrosage peut se faire seulement une année sur deux, selon un avis scientifique. « Ces explications me semblent boiteuses, c’est le moins qu’on puisse dire », estime le député du Parti québécois.

Martin Ouellet est plutôt d’avis que la décision se justifie davantage par un objectif de rationalisation des budgets. Les 50 M$ qui ne seront pas investis tel que prévu cette année, aura de lourdes conséquences à long terme, selon ce dernier.

« Pour plusieurs régions du Québec, l’industrie forestière est essentielle. Elle fait vivre des milliers de familles. La décision doit être renversée, il faut traiter toute la superficie prévue. »

Le député de René-Lévesque croit qu’après avoir réalisé que l’argument de la sécurité ne tenait pas la route, le gouvernement a tenté de justifier sa décision avec une étude scientifique, « non validée par ailleurs ».

En tant que leader parlementaire, il demande au gouvernement du Québec de revenir sur cette décision.

« Les régions de la Gaspésie, du Bas-Saint-Laurent, du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Côte-Nord ne peuvent pas se permettre de laisser l’épidémie détruire les forêts qui constituent le gagne-pain de milliers de familles », affirme-t-il.

Rappelons que de 2009 à 2019, le nombre d’hectares de forêts québécoises touchés par la tordeuse a fait un bond phénoménal, passant de 321 146 à 9 608 488. « Si la décision actuelle est maintenue, seuls 111 500 hectares seront traités cette année, soit à peine plus de 1 % du territoire en cause », martèle le député.

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