Trou noir : « des mesures permanentes s’imposent » – Line Sirois

Par Johannie Gaudreault 10:26 AM - 7 Décembre 2020
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Line Sirois, coordonnatrice d’Action-Chômage Côte-Nord et Guillaume Tremblay, Conseil central CSN Côte-Nord, se sont adressés aux médias le 7 décembre devant les bureaux de Service Canada à Forestville.

Action-Chômage Côte-Nord et le Conseil central CSN Côte-Nord se sont réunis le 7 décembre pour réclamer une réforme permanente du régime d’assurance-emploi devant les portes extérieures de Service Canada au Centre Forestville, où un sapin était décoré aux couleurs du trou noir.

Le gouvernement fédéral de Justin Trudeau a décidé de fixer à 13,1 % le taux de chômage minimum jusqu’à la reprise de l’économie, permettant ainsi aux travailleurs d’obtenir 26 semaines de prestations pour 420 heures cumulées, en août dernier.

« C’est un pas dans la bonne direction, mais c’est une mesure temporaire », soutient la coordonnatrice de l’organisme voué à la défense des chômeurs et chômeuses de la région, Line Sirois, qui demande au premier ministre fédéral de rendre cette décision permanente « pour commencer » et de se lancer dans une « réforme en profondeur », par la suite.

Selon les deux organisations, la mesure mise en place cet été a été annoncée en raison de la pandémie qui frappe de plein fouet le pays. « Les travailleurs de la Côte-Nord et d’autres régions vivent le trou noir année après année, pas seulement en période de pandémie. La pandémie, elle, elle va disparaître, mais pas l’industrie saisonnière », a clamé Mme Sirois.

Quant à Guillaume Tremblay du Conseil central CSN Côte-Nord, il s’inquiète des mois à venir pour les bénéficiaires de la Prestation canadienne d’urgence (PCU), « qui a remplacé l’assurance-emploi ». « Les gens ont reçu de la PCU, donc des prestations imposables. La période des impôts arrive. Comment feront-ils pour rembourser quand la plupart du temps l’argent a servi à loger leur famille? »

Selon M. Tremblay, c’est le gouvernement lui-même qui est responsable des déboires du programme de l’assurance-emploi. « S’il l’avait pas détruit le programme de l’assurance-emploi, les fonctions pour lesquelles il doit servir, s’il n’avait pas été pigé dans la caisse, on n’en serait pas là. Il ne serait pas obligé d’en faire une réforme », a-t-il déclaré.

Il est inconcevable pour les deux parties de revenir en arrière après la pandémie. « Si on pense qu’en 2018, on se qualifiait avec 700 heures et on recevait 15 semaines de chômage. Même s’il t’en donne cinq semaines supplémentaires, ça fait 20 semaines, une année c’est pas mal plus long que ça », s’est exclamée Mme Sirois.

« Ce n’est pas parce que les gens ne veulent pas travailler, mais ça arrive de mauvaises saisons dans l’industrie. Ça arrive que les travailleurs des tourbières travaillent moins en raison de la pluie ou que le gouvernement coupe sur les quotas de crabe pour les pêcheurs. Ce n’est pas les travailleurs qui décident si les touristes vont venir sur la Côte-Nord ou pas. On n’a pas de contrôle là-dessus et on n’en a jamais eu », a renchéri la porte-parole.

Promesse électorale

Line Sirois et Guillaume Tremblay sont prêts à tout mettre en œuvre pour que la réforme de l’assurance-emploi ne devienne pas une promesse électorale une fois de plus. « Trudeau l’a promis en 2015 et on n’est pas plus avancé aujourd’hui. Oui, le programme a besoin d’une réforme en profondeur et on a déjà des idées et des revendications pour y arriver. Mais qu’il commence par rendre permanentes les mesures annoncées cet été », ont-ils exigé en point de presse.

Malgré la pandémie, des actions sont prévues au cours des prochains mois tout en respectant les directives sanitaires. « On va retourner dans les bureaux du gouvernement s’il le faut. Action-Chômage n’est pas prêt de s’arrêter », de conclure Line Sirois.

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