Les syndicats dénoncent le projet de loi sur la sécurité

Par Laurence Dupin 10:39 AM - 15 janvier 2021
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Le président du Conseil central de la Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay (à droite), et le coordonnateur du Syndicat des Métallos pour la Côte-Nord, Nicolas Lapierre.

Le Conseil central de la Côte-Nord et le Syndicat des Métallos de la Côte-Nord s’unissent pour dénoncer le projet de loi 59 sur la santé et la sécurité du travail et exiger une réforme qui protège vraiment tous les travailleurs et travailleuses. Pour eux, le projet en l’état est un recul important à plusieurs niveaux.

Le président du Conseil central de la Côte-Nord de la CSN, Guillaume Tremblay, et le coordonnateur du Syndicat des Métallos pour la Côte-Nord, Nicolas Lapierre ont donc parlé d’une même voix lors d’une conférence de presse vendredi 15 janvier.

« L’année commence en force », a précisé Guillaume Tremblay. « Cela fait plus de 40 ans que ces lois existent et depuis il n’y avait eu aucune réforme. Cela fait longtemps que nous demandions que cette loi soit mise au goût du jour et soit étendue à toutes les catégories professionnelles. Les milieux de travail ont beaucoup changé donc il faut adapter les mesures, mais le projet proposé par le ministre comporte des reculs importants. »

Nicolas Lapierre cite comme exemple le fait qu’il y a un recul important au niveau de la cotation des risques d’une entreprise. « On vient moduler la prévention sur le nombre de dossiers indemnisés. Ça incite les employeurs à contester encore plus les réclamations et à camoufler des accidents. Ça punit les milieux de travail où il y a eu un travail de fond qui a permis de réduire le nombre d’accidents.»

Selon lui, plusieurs milieux de travail du secteur manufacturier ou de l’industrie lourde, dont les mines où les décès se comptaient par dizaines avant l’entrée en vigueur des mécanismes de prévention à la fin des années 1970, seront considérés comme étant à risque « moyen » ou même « faible ».

« On va moduler les mécanismes de prévention à la baisse. C’est absurde ! 50% des entreprises prioritaires vont passer en risque moyen à faible. De plus, l’employeur pourra choisir seul le nombre de rencontres du comité santé-sécurité alors qu’actuellement il y a une rencontre par mois. Il n’y aura plus d’obligation de divulguer les matières dangereuses en milieu de travail…»

Nicolas Lapierre n’hésite pas à parler de déni de démocratie puisque le projet de loi doit être discuté en période de pandémie. « En pleine période de pandémie, c’est inacceptable de réduire l’accès à la prévention. Pourquoi faire ça dans une période où il est difficile de se mobiliser. Le ministre pourrait reporter ce projet de loi afin de permettre d’avoir un vrai débat. »

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