Quatre espèces inhabituelles de poisson identifiées

Par Johannie Gaudreault 9:00 AM - 3 février 2021
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L’équipe de pêcheurs scientifiques de l’Organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord a identifié quatre espèces inhabituelles dans certaines rivières du territoire. Photo : Courtoisie

Lors de ses pêches scientifiques réalisées cet été, l’organisme des bassins versants de la Haute-Côte-Nord (OBVHCN) a identifié quatre espèces inhabituelles pataugeant dans les rivières explorées du territoire, soit la Petite Romaine, Moreau, Bon-Désir et des Grandes-Bergeronnes.

« L’umbre de vase, le méné à nageoire rouge, le mulet à corne et un méné du genre Chrosomus ont été identifiés dans la campagne de 2020 », confirme Catherine Emond, chargée de projets à l’OBVHCN, précisant que son équipe avait déjà fait mention de ces espèces sur la Côte-Nord en 2013 et 2014.

Pourquoi ces espèces se retrouvent-elles dans nos eaux? Deux hypothèses sont avancées par l’organisme. « Soit elles sont présentes depuis longtemps et personne n’y avait encore porté attention, ou elles auraient été introduites par les pêcheurs qui utilisaient des appâts vivants lorsque cela était permis », explique Mme Emond.

Ces espèces peuvent nuire aux populations d’omble de fontaine (truite mouchetée) indigène. « L’étude de leur dispersion géographique nous permettra peut-être un jour de déterminer leur provenance et d’élaborer des projets permettant une meilleure conservation de nos ressources piscicoles », espère Catherine Emond.

Les pêcheurs scientifiques ont également été surpris de trouver une grande quantité de jeunes saumons dans une des rivières étudiées.

« Nous croyons qu’elle pourrait servir de refuge aux tacons qui seraient emportés dans le fleuve au moment de la crue printanière », soutient la chargée de projets, qui a diffusé les résultats des pêches 2020 sur le site Web de l’OBVHCN le 25 janvier.

Comme la mention de ces espèces est très peu documentée dans la région, les observations de l’équipe de l’OBVHCN sont donc considérées importantes pour la connaissance de celles-ci.

« Sans grande surprise, le meunier rouge ou le meunier noir, l’anguille d’Amérique et l’omble de fontaine ont été trouvés dans toutes les rivières. D’autres espèces comme la perchaude et certaines espèces d’épinoches ont également été capturées », de commenter Catherine Emond.

Les pêcheurs scientifiques ont utilisé la méthode de la pêche à l’électricité, qui s’avère non létale et largement utilisée en biologie. Tel qu’expliqué par Mme Emond, « elle permet facilement de capturer les poissons, les identifier, les comptabiliser et les mesurer avant de les libérer ».

Les inventaires de poissons ne sont pas nécessairement réalisés toutes les années.

« Nous aimerions toutefois reconduire ce type de projets tous les ans, afin d’améliorer la connaissance de nos rivières et d’y effectuer une certaine surveillance.

Des inventaires annuels nous permettent de détecter rapidement des changements dans la composition des espèces et d’observer les variations annuelles des populations de poissons », relate la chargée de projets.

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