Chronique : vive l’adaptation!

Par Johannie Gaudreault 3:00 PM - 10 février 2021
Temps de lecture :

Preuve de la capacité d’adaptation de l’être humain : l’école à la maison que j’ai moi-même expérimenté avec ma fille.

Adaptation : nom féminin désignant l’appropriation d’un organisme aux conditions internes et externes de l’existence, permettant à cet organisme de durer et de se reproduire.

On dirait la réponse à une question d’un quiz télévisé animé par Patrice L’Écuyer à laquelle tous les humains de la Terre pourraient répondre correctement depuis un an.

L’adaptabilité, c’est aussi la facilité à accepter les changements, rebondir, faire face à ses peurs et ses erreurs et accepter de nouveaux défis.

Cette définition, sortie tout droit du Petit Larousse, résume d’une bien bonne façon la vie en temps de pandémie.

C’est vrai quand on y pense… Avant, le télétravail, ça existait, ce mot avant-gardiste sortait de la bouche de quelques visionnaires.

Mais, ce n’était pas encore le premier choix des employeurs qui voyaient là une perte de rentabilité, des employés qui font la lessive tout en complétant leur document Excel.

La pénurie de main-d’œuvre commençait toutefois à faire valoir cette option plus sérieusement par les patrons.

Aujourd’hui, tous les employés de bureau se sont vus imposer le travail à la maison, lorsque possible. J’en fais partie et je ne m’en porte pas moins bien.

Oui, l’ambiance d’équipe, l’énergie des réunions matinales, les déjeuners de la patronne embrument mes journées devant l’écran et mon mur blanc. Mais je n’en suis pas moins productive.

On se rencontre virtuellement, on s’appelle régulièrement, on est toujours en contact, on s’est adapté.

Que dire de l’école à la maison, si ce n’est pas de l’adaptation, je ne saurais le définir autrement.

Les Centres de services scolaires ont dû s’équiper de tablettes pour permettre ce type d’enseignement, les parents ont dû organiser leur horaire pour installer leur enfant devant l’écran, les élèves ont dû apprendre des notions de mathématique assis seuls à leur table de cuisine.

La routine, les coutumes, les traditions ne sont plus d’actualité.

Juste l’interdiction des rassemblements familiaux avec d’autres proches que ceux de notre bulle familiale est un test à notre capacité d’adaptation.

Brunch en famille les dimanches, 5 à 7 dans un resto-pub les jeudis, activité entre amis le week-end, tout autant d’occasions manquées par nécessité collective. Mais, on s’est adapté.

On transforme ces moments en soirée en tête à tête avec son conjoint ou un party pyjama avec ses enfants, non sans chagrin, mais en y prenant plaisir tout de même.

Le port du couvre-visage, quel supplice au départ! Qui n’est jamais entré dans un commerce et s’est aperçu qu’il avait oublié son masque dans la voiture?

Je me suis même rendue à pied au dépanneur près de chez moi et j’ai dû faire marche arrière une fois arrivée parce que je n’avais pas apporté ce bout de tissu. Mais, on s’est adapté.

Après quelques semaines ou mois (si vous êtes de nature tête en l’air comme moi), on a tous un masque dans chaque poche de manteau, dans notre véhicule, dans notre sac à main, etc.

Le lavage des mains est même devenu une habitude que je souhaite conserver. Merci, capacité d’adaptation.

Grâce à toi, personne de ma bulle familiale n’a attrapé de vilains microbes cet automne et depuis le début de l’hiver. Aucun nez n’a coulé, aucun antibiotique n’a été avalé. Quel miracle!

La capacité d’adaptation est une des facultés les plus impressionnantes de l’être humain.

Elle permet de combattre n’importe lequel stress comme le précise Sonia Lupien, directrice du Centre d’études sur le stress humain de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal, sur son blogue.

« L’une des meilleures manières de diminuer un stress est d’accepter de s’adapter à la situation en cours », écrit-elle dans son billet COVID-19 : La force de l’adaptation publié au tout début de la pandémie.

Dois-je vous rappeler que c’est parce que nos ancêtres de la préhistoire ont été aptes à s’adapter aux situations stressantes que nous sommes ici maintenant à lire cette chronique?

Vive l’adaptation!

Partager cet article