Droits des femmes : des enjeux toujours pertinents et d’actualité

Par Shirley Kennedy 8:00 AM - 8 mars 2021
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Le 8 mars est la Journée internationale des droits des femmes. Photo : Courtoisie

La Journée internationale des femmes, est le jour où l’on reconnaît et l’on souligne, à l’échelle mondiale, les réalisations sociales, économiques, culturelles et politiques des femmes et des filles, et où l’on sensibilise le public au travail réalisé et celui qui reste à faire.

Sur le thème #RelanceFeministe, la Journée internationale des femmes 2021 revêt une signification particulière en raison de la pandémie. Sylvie O’Connor, intervenante communautaire au Centre des femmes de Forestville et Claudie Hovington, directrice de L’Alliance des femmes de Sacré-Cœur, ont préparé une mise en situation-synthèse des enjeux liés à la défense des droits des femmes.

1. MÉNAGE. La moitié des ménages locataires a une femme comme principal soutien de famille Les femmes disposent en moyenne de 6 078$ de moins annuellement que les hommes dans la même situation.

2. PARTICIPATION DES FEMMES AU MARCHÉ DU TRAVAIL. En 2019, 2,2 millions de femmes de 15 ans et plus constituent 48% de la population active* québécoise. La pandémie liée à la COVID-19 a eu des répercussions sur l’emploi dès mars 2020, le taux d’emploi en avril de la population québécoise âgée de 25 à 54 ans, considérée comme le principal groupe d’âge actif, se chiffre alors à 69,3% chez les femmes comparativement à 75,4% chez les hommes, ce qui représente un écart de 6,1 points de pourcentage. En juin, l’écart se creuse à 9,4 points puisque le taux d’emploi des Québécoises s’établit, à ce moment-là, à 73,2% contre 82,6% pour les Québécois. En mai au Québec, les hommes avaient récupéré 42,1% des emplois perdus depuis février, alors que les femmes n’en avaient retrouvé que 24,6% (Statistique Canada, 2020d).

3. SECTEURS D’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE. Les femmes sont toujours plus nombreuses que les hommes à occuper un emploi à temps partiel (15% des travailleuses québécoises de 25 à 54 ans ont un emploi à temps partiel en 2019 comparativement à 6% de leurs homologues masculins). Les Québécoises sont largement majoritaires dans les secteurs des soins de santé et de l’assistance sociale ainsi que dans les services d’enseignement: elles composent plus de 70% de leur effectif.

4.REVENU. Les femmes gagnent toujours en moyenne 2,55$ de moins de l’heure que les hommes malgré la loi provinciale sur l’équité salariale. Une différence dépassant 11 000$ persiste entre le revenu annuel total médian* des
femmes et celui des hommes. L’écart est particulièrement marqué chez les personnes n’ayant aucun diplôme; (En 2017, le revenu annuel total médian* des femmes se situe à 27 100$, ce qui représente 70% de celui des hommes qui s’établit à 38 700$.

5. LES SERVICES. Les services publics et le système de justice sont souvent inaccessibles, voire dangereux pour les femmes, et particulièrement pour les femmes que la société racise.

6. LA VIOLENCE. Les violences envers les femmes et les personnes que la société racise ont connu une hausse record durant la pandémie. L’année dernière, 15 000 demandes d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ont été refusées, faute de place. Les différences les plus marquantes se situent au niveau des actes de violence les plus graves. Parmi les femmes victimes, 25% ont été battues, 20% d’entre elles ont failli être étranglées, 13% ont été menacées d’une arme et 20% victimes d’agression sexuelle. Qui plus est, certaines femmes sont encore plus vulnérables face à la violence.  Par exemple : plus de 75% des jeunes filles autochtones âgées de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle, une Québécoise sur 7 risque de subir de la violence, mais une Autochtone sur 3 le risque aussi. La Côte-Nord enregistre un taux de violence conjugale plus élevé que le reste de la province et celui-ci est en augmentation depuis 2003.

7. LE TRAVAIL INVISIBLE. Sur 5000 répondantes, les femmes ont estimé faire 26,5 heures de travail invisible par semaine. Selon le Portrait des Québécoises – Édition 2018 du Conseil du statut de la femme, en 2015, 88,7% des femmes âgées de 15 ans ou plus et 80,7% des hommes du même groupe d’âge déclarent participer aux activités domestiques. Les femmes participent plus aux tâches ménagères. Cet écart est particulièrement prononcé entre les mères et les pères de jeunes enfants. La moyenne du nombre d’heures par jour pour les mères d’enfants de 4 ans ou moins est de 5 h 20 alors que les pères déclarent une moyenne 3 h 56.

8. PROCHE AIDANTE. Ce sont encore les femmes qui s’occupent majoritairement d’un proche. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à agir comme proches aidantes. Dans la population âgée de 15 ans ou plus, 28,6% des femmes consacrent du temps à ces tâches en 2012, comme 21,4% des hommes. L’écart est plus marqué dans la population âgée de 45 à 64 ans : dans ce groupe d’âge, 39,7% des femmes et 29,9% des hommes agissent comme proches aidants.

Sources :
Portrait des Québécoises. Édition 2020 – Femmes et économie
Déclaration commune des centres de femmes pour une relance économique, 2020
Calculateur sur le travail invisible et la charge mentale, L’R des centres de femmes. 2019
Les femmes et le travail rémunéré- La pauvreté : une décision politique. Analyse féministe des causes de la pauvreté, L’R des centres de femmes. 2008
Recherche en violence sur la Côte-Nord. 2009. http://www.inspq.qc.ca.
https://www.csf.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/por_proches_aidants20180419_web.pdf
https://www.csf.gouv.qc.ca/article/2018/12/12/portrait-des-quebecoises-edition-2018/

Au Canada, les femmes sont surreprésentées dans les emplois les moins bien rémunérés et les plus précaires.

Les Services

La Violence

Dans les cas déclarés à la police, plus de 80% des victimes d’agression sexuelle sont de sexe féminin et 98% des agresseurs sont de sexe masculin.

Les différences les plus marquantes se situent au niveau des actes de violence les plus graves. Parmi les femmes victimes, 25% ont été battues, 20% d’entre elles ont failli être étranglées, 13% ont été menacées d’une arme et 20% victimes d’agression sexuelle.

Qui plus est, certaines femmes sont encore plus vulnérables face à la violence. Par exemple : plus de 75% des jeunes filles autochtones âgées de moins de 18 ans ont été victimes d’agression sexuelle, une Québécoise sur 7 risque de subir de la violence, mais une Autochtone sur 3 le risque aussi.

Il est reconnu que les femmes sont les principales victimes de la traite des personnes et que cette dernière sert principalement à alimenter le marché de l’exploitation sexuelle.

Dans le Québec de 2011, les données policières montrent que, parmi les plaintes recueillies, les femmes forment 81% des victimes totales de violence conjugale et la majorité pour chaque catégorie d’infractions : les agressions sexuelles, 99%; les séquestrations, 98%; les enlèvements : 94%; les homicides : 92%.

La Côte-Nord enregistre un taux de violence conjugale plus élevé que le reste de la province et celui-ci est en augmentation depuis 2003.

Le travail invisible

Selon le Portrait des Québécoises – Édition 2018 du Conseil du statut de la femme, en 2015, 88,7% des femmes âgées de 15 ans ou plus et 80,7% des hommes du même groupe d’âge déclarent participer aux activités domestiques. Les femmes participent plus aux tâches ménagères. Cet écart est particulièrement prononcé entre les mères et les pères de jeunes enfants. La moyenne du nombre d’heures par jour pour les mères d’enfants de 4 ans ou moins est de 5 h 20 alors que les pères déclarent une moyenne 3 h 56.

Proche aidante

Les femmes sont plus nombreuses que les hommes à agir comme proches aidantes. Dans la population âgée de 15 ans ou plus, 28,6% des femmes consacrent du temps à ces tâches en 2012, comme 21,4% des hommes. L’écart est plus marqué dans la population âgée de 45 à 64 ans : dans ce groupe d’âge, 39,7% des femmes et 29,9% des hommes agissent comme proches aidants.

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Sources :
Portrait des Québécoises. Édition 2020 – Femmes et économie
Déclaration commune des centres de femmes pour une relance économique, 2020
Calculateur sur le travail invisible et la charge mentale, L’R des centres de femmes. 2019
Les femmes et le travail rémunéré- La pauvreté : une décision politique. Analyse féministe des causes de la pauvreté, L’R des centres de femmes. 2008
Recherche en violence sur la Côte-Nord. 2009. http://www.inspq.qc.ca.
https://www.csf.gouv.qc.ca/wp-content/uploads/por_proches_aidants20180419_web.pdf
https://www.csf.gouv.qc.ca/article/2018/12/12/portrait-des-quebecoises-edition-2018/

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