Manque de répit : besoins criants, pas de ressource

Par Johannie Gaudreault 12:05 PM - 9 mars 2021
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Mélanie Talbot est cheffe de l’administration des programmes en déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et en déficience physique enfants au CISSS de la Côte-Nord. Photo : Courtoisie

Les aides à domicile pour offrir du répit aux parents d’enfants handicapés ou ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA) sont une denrée rare en Haute-Côte-Nord, plus particulièrement à Forestville. « Il n’y a plus de bassin du tout », affirme Mélanie Talbot du CISSS de la Côte-Nord.

Cheffe de l’administration des programmes en déficience intellectuelle, trouble du spectre de l’autisme et en déficience physique enfants, Mme Talbot recherche activement des personnes pour soutenir des familles et « redonner au suivant ».

Aucune formation n’est nécessaire et le travail est rémunéré par le programme d’allocation directe – chèque emploi-service à un taux horaire de 17,48 $, incluant la prime COVID. Pourtant, il est presque impossible d’embaucher du personnel.

« La pénurie de main-d’œuvre touche plusieurs domaines, dont celui de la santé. C’est difficile pour beaucoup d’entreprises. Mais, l’aide à domicile pour donner du répit aux familles, c’est peu connu et souvent, on croit qu’on a besoin d’une formation, alors que tout ce qu’il faut, c’est l’amour des enfants », soutient Mélanie Talbot.

Le manque de ressource ne date pas d’hier. Les maisons de répit sont inexistantes en Haute-Côte-Nord, ce qui oblige les familles à se déplacer dans les grands centres pour obtenir ce genre de service. Mais, avec la COVID-19, elles n’acceptent plus les clients d’autres régions.

« L’absence de services de répit était présente avant aussi, mais la pandémie complique les choses, dévoile la cheffe. Au niveau des organismes, il faut respecter plusieurs règles et les CHSLD n’autorisent plus les entrées et sorties. Il n’y a donc plus de chambres de répit. »

Toutefois, un projet se prépare à Baie-Comeau. « Il y a eu des appels d’offres pour un projet d’hébergement dont quatre places dédiées pour une clientèle enfant avec des problématiques de déficience intellectuelle, TSA et déficience physique pour du répit », confirme Mme Talbot.

Tout parent d’enfants à besoins particuliers n’ayant pas de répit est à risque d’épuisement.

« Plus on est épuisés, moins on a de patience. C’est pourquoi on tente d’encadrer les familles le mieux possible en les jumelant à une travailleuse sociale, assure Mélanie Talbot. C’est un filet de sécurité pour être certains que le manque de répit n’affecte pas la situation des enfants. Si c’était le cas, les travailleuses sociales auraient le pouvoir de protéger les enfants en les retirant de la famille. »

Besoins

Les personnes recherchées par le CISSS auraient pour première tâche de s’adapter aux besoins des familles.

« Ça peut se traduire par fournir des services allant de l’aide physique (aide à la mobilité, à se nourrir, se laver, s’habiller) à l’aide domestique (aide au ménage, à la lessive, à la préparation de repas) », explique Mme Talbot.

Le téléphone a déjà sonné à quelques reprises depuis l’annonce de la recherche de candidatures il y a deux semaines, mais pas pour le secteur Forestville où les besoins sont les plus criants à court terme.

Les intéressés sont invités à contacter Mélanie Talbot, au 418 233-3143, poste 242226. « Merci de faire une différence dans la vie de ces familles! »

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