La Commission des droits de la personne enquêtera au centre jeunesse de Baie-Comeau

Par Steeve Paradis 3:15 PM - 25 mars 2021
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Le pavillon Richelieu va se retrouver sous la loupe de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, qui y mènera une enquête. Photo archives

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a décidé de prendre l’initiative de mener une enquête sur de possibles « manquements dans les services et conditions de vie d’enfants, majoritairement autochtones, hébergés en centre de réadaptation » de Baie-Comeau.

Cette initiative fait suite à un texte du journal Le Devoir de ce jeudi, évoquant plusieurs possibles manquements. Début mars, Le Manic avait déjà fait état de ces manquements aux yeux du syndicat, de la surpopulation et du manque de personnel au pavillon Richelieu.

« La DPJ, qui accueille les enfants négligés, néglige les enfants sur la Côte-Nord. Au Pavillon Richelieu, il y a des enfants qui doivent coucher sur des divans ou des matelas par terre. Il y a trop d’enfants par unité », avait alors déclaré la représentante régionale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux de la Côte-Nord (APTS), Maude Fréchette, en entrevue au Manic. Ces allégations ont été réfutées par la direction du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

Cette problématique de surpopulation serait également à l’origine de la non-scolarisation d’une quarantaine d’enfants du pavillon Richelieu, un problème dont les autorités responsables sont bien au fait.

Dans un communiqué, le CISSS de la Côte-Nord assure que la clientèle du centre jeunesse « n’est pas victime de négligence à l’intérieur de ses installations ». Comme les jeunes qui y sont hébergés le sont à la suite d’une décision d’un juge, il serait impensable de ne pas les accueillir.

« Tous les enfants qui doivent être pris en charge le sont dès que nécessaire », a fait valoir la directrice adjointe du programme jeunesse au CISSS, Marie-Josée Dufour.

De son côté, la Commission a rappelé qu’en 2013, « dans le cadre d’une vaste enquête sur les services voués à la protection de la jeunesse sur l’ensemble du territoire de la Côte-Nord, elle constatait d’importantes lacunes à chacune des étapes de l’application de la Loi sur la protection de la jeunesse ».

L’organisme indique qu’il avait mené « un suivi rigoureux des 200 recommandations émises dans son rapport » et qu’il avait constaté d’importants progrès. « Dans ce contexte, les faits aujourd’hui portés à l’attention de la Commission laissent croire que de nouvelles lacunes seraient observables au Pavillon Richelieu », enchaîne-t-elle.

Tout en rappelant que « la protection des enfants est l’affaire de toutes et tous au Québec et que toute personne qui a des inquiétudes concernant un enfant doit faire un signalement », la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse conclut en signalant que le déroulement de ses enquêtes n’est pas public et qu’en conséquence, elle n’émettra aucun autre commentaire.

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