Secteur public : les syndicats insatisfaits de la dernière offre gouvernementale

Par Julien-Pierre Desmeules-Paré 6:47 PM - 1 avril 2021
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Les représentants syndicaux des travailleurs et travailleuses des services à la population faisaient le point le jeudi 1er avril sur les négociations devant mener à la signature d’une convention collective à la suite du dépôt de la présidente du Conseil du Trésor, la ministre Sonia Lebel. Malheureusement pour eux, les avancements attendus n’ont pas été au rendez-vous.

Pour l’occasion, Guillaume Tremblay, le président du conseil central Côte-Nord de la CSN, était accompagné d’Émilie Dupras-Langlais, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels du cégep de Baie-Comeau, et de Rémi Thériault, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord.

Pour Émilie Dupras-Langlais, la situation n’évolue pas depuis un an. Plusieurs cadres d’emploi se sont vus dévaluer lors des dernières négociations. « Cela à un réel impact sur le cégep, surtout au niveau de l’attraction et la rétention. C’est difficile de recruter », juge-t-elle.

De son côté, Rémi Therriault se dit « en état de choc » devant les propositions patronales « qui n’écoutent pas nécessairement les besoins des travailleurs et travailleuses ». Il accuse le gouvernement de faire piétiner les négociations.

Selon M. Therriault, la pénurie d’enseignement peut s’expliquer, en partie, par la différence salariale entre les provinces. « Ce n’est pas juste une question de salaire, mais quand on le compare avec les autres provinces canadiennes, on est les moins bien. Après dix ans, les enseignants ontariens gagnent 33 000 $ de plus que les enseignants québécois. Ça fait mal au cœur de voir ça », précise-t-il.

Il demande à ce que le gouvernement améliore les conditions d’exercices des enseignants afin d’offrir un enseignement de qualité.

Notons que le 14 avril prochain, une première séance de grève aura lieu chez les enseignants du Québec, et ce, de minuit à 9 h 30.

Quant à Guillaume Tremblay, deux enjeux sont primordiaux, soit les conditions de travail et les services publics, en santé et en éducation. « Tous les individus vont avoir besoin un jour des services publics. Ça devient indispensable un jour ou l’autre », précise M. Tremblay.

Selon lui, le discours de la présidente du Conseil du trésor n’était pas bien différent du discours de ses prédécesseurs. De plus, il déplore que l’augmentation proposée pour le secteur public ne soit pas équivalente à celle du privé.

M. Tremblay souhaite que la relance économique ne se fasse pas au détriment du secteur public. « Nos réseaux publics craquent de partout à cause des choix politiques faits dans les années passées. Tant et aussi longtemps qu’on va voir les services publics comme des dépenses, on va être en problème et on va avoir de la difficulté à renouveler nos conventions collectives », explique-t-il.

Fait à noter, plusieurs manifestations ont eu lieu le 31 mars un peu partout dans la province de la part des employés du secteur public.

Guillaume Tremblay (au centre), président du conseil central Côte-Nord de la CSN, était accompagné d’Émilie Dupras-Langlais, présidente du Syndicat des professionnelles et professionnels du cégep de Baie-Comeau, et de Rémi Thériault, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord

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