J’ai mal pour mes Jeux

Par Sylvain Turcotte 3:45 PM - 7 avril 2021
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Je m’ennuie de voir ce drapeau aux couleurs de la Côte-Nord être brandi, de flotter dans les hauteurs des sites aux Jeux du Québec. Photo : Carl Rodrigue

Il y a un an, je signais une chronique titrée « J’ai mal à mon sport », alors que ce milieu que je chéris tant était frappé par la pandémie. L’hécatombe commençait. Les événements sportifs tombaient comme des mouches, leur édition 2020 étant emportée par la COVID-19. Douze mois plus tard, j’ai encore aussi mal.

Il n’y a rien d’officiel encore au moment d’écrire ces lignes, mais fort possible que les Jeux du Québec de Laval 2020, déjà reporté pour 2021, n’auront pas plus lieu cet été. Fort possible aussi que le comité organisateur fasse une croix définitive sur la tenue de l’événement et passe son tour. « Aoutch! »

Le comité organisateur poursuit les discussions avec la Ville de Laval, le gouvernement et Sports Québec pour la suite des choses. Les rumeurs planent. Il faut cependant être réaliste. Je ne vois pas comment cette grande fête du sport et de la jeunesse pourrait avoir lieu cet été, malheureusement!

Ceux et celles qui me connaissent savent très bien que les rendez-vous sportifs, c’est mon moteur professionnel, mais aussi personnel. Les Jeux du Québec trônent en tête de liste.

Ce sont les Jeux du Québec, ceux de Sept-Îles à l’été 2007, qui m’ont ramené ici. Lors de mes dix années à Québec, je me disais « Jamais je ne vais revenir vivre à Sept-Îles ». Il ne faut jamais dire « jamais ».

Pourquoi j’ai mal pour mes Jeux, pour ce rendez-vous qui pourrait être manqué pour les jeunes athlètes?

Parce que j’ai travaillé pour le comité organisateur de la 43e finale tenu à Sept-Îles en août 2007. Je sais tout le cœur que chacun y met pour assurer sa réussite et que tous repartent la tête remplie de bons souvenirs. Je trouverais ça déchirant pour l’organisation de Laval de devoir abdiquer, si près du but.

Parce que j’ai été missionnaire pour la délégation Côte-Nord pour dix éditions jusqu’à maintenant, ou tout presque, et je le serai certes encore. Ça m’anime, même à 46 ans.

Les Jeux du Québec, c’est une grande famille, c’est ma famille sportive, nos athlètes, les entraîneurs, les missionnaires de la délégation et ceux des autres régions, les gens des comités organisateurs, l’équipe de Sports Québec. Cette famille, elle me manque déjà. Moi, je ne l’ai pas vue réunie depuis Thetford Mines à l’été 2018. De savoir que je ne pourrais la revoir qu’en mars 2022 à Rivière-du-Loup, je trouve ça loin dans le temps.

Parce que j’ai vu grandir bon nombre d’athlètes de la région depuis mes premiers Jeux. J’aime les voir performer, leur donner une vitrine, comme journaliste ou agent de communication, et les voir cheminer vers les plus hauts niveaux. Oui, des compétitions ils pourront en vivre d’autres, mais ça ne sera jamais pareil. Les Jeux du Québec, c’est multisport, ce sont des athlètes de tous les coins du Québec, de plusieurs disciplines. Pour eux, ce sont leurs Olympiques.

Pour la plupart des jeunes, on ne pourra pas dire que c’est partie remise. Ils auront vieilli, seront rendus ailleurs et auront manqué l’occasion de porter fièrement les couleurs de leur région aux Jeux du Québec.

Oui, depuis la pandémie, depuis un an, les rendez-vous manqués, reportés dans le temps se multiplient au quotidien, mais à mes yeux, ils pourront être repris. Du moins, je l’espère, mais quand? Les Jeux du Québec, les Olympiques, fort possible que ça n’arrive qu’une seule fois dans une vie!

Je m’ennuie d’être vêtu de bleu et de orange, des couleurs de ma Côte-Nord. Vivement le retour à ce à quoi je carbure, les rassemblements sportifs!

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