Fabrique St-Luc : un autre dommage collatéral de la pandémie

Il y a plus d’un an, en février 2020, la Fabrique St-Luc de Forestville lançait un appel à l’aide pour assurer la survie de son église. L’appel a été entendu, un comité s’est formé, mais la pandémie a coupé l’herbe sous les pieds de l’organisme, qui accumule toujours un déficit et dont les bénévoles sont à bout de souffle.

Rencontrée par le Journal Haute-Côte-Nord afin de faire un suivi de la situation financière du lieu de culte forestvillois, la présidente du conseil de fabrique, Johanne Tremblay, s’est montrée sans espoir pour l’avenir de l’église.

« Je ne peux pas dépeindre un portrait positif, ce n’est pas le cas, lance-t-elle d’entrée de jeu. On a eu une belle réponse de la population, particulièrement des Forestvillois demeurant à l’extérieur, pour ce qui est de la vente de nos bancs, portes et marches. Ça nous a aidés, mais il faudra plus pour sauver notre patrimoine religieux. »

Par plus, Mme Tremblay veut dire de la relève. « Les bénévoles, on est tous essoufflés. C’est toujours les mêmes qui s’impliquent et qui donnent du temps. Même qu’on voudrait passer le flambeau, il n’y en a pas de relève et, malgré tous nos efforts, on ne réussit pas à en trouver », soutient-elle.

Activités reportées

La pandémie de la COVID-19 a entraîné le report de plusieurs activités de financement qui avaient été prévues en 2020. Les spectacles de Steeve Desgagnés (Elvis) et du duo composé de Marco Bouchard et Érik Robichaud ont été annulés tout comme le souper de crabes annuel (qui ne reviendra pas d’ailleurs) ainsi que la soirée de danse en ligne.

Toutefois, la traditionnelle vente de garage a eu lieu en septembre plutôt qu’en mai et a rapporté 3 000 $. Un tournoi de golf a aussi été organisé au profit de la Fabrique St-Luc, ramenant 2 800 $ dans les coffres de l’organisme. Malgré tout, les finances ne réussissent pas à balancer.

D’autres écueils ont croisé la route des marguilliers et de la présidente tels que le départ du curé Irénée Girard. « Je dois avouer que c’a été un départ douloureux pour toute l’équipe. Il était un des piliers de l’église », déclare Johanne Tremblay.

La démission du concierge a aussi laissé un poste vide, comblé par un des marguilliers à raison de 5 heures par semaine. Quant au secrétariat, l’employée est embauchée selon les besoins.

« La masse salariale, c’est pratiquement la seule dépense que l’on peut couper », mentionne la présidente, qui en est à sa deuxième année à la présidence.

Projets

Ce n’est pas les projets qui manquent à la Fabrique, mais plutôt les bras pour les réaliser. Prochainement, l’organisme aménagera une cuisine complète dans son local au sous-sol de l’église.

« Ce sera un bel ajout à notre salle pour les locations. Les gens pourront l’utiliser pour les buffets. Ce sera plus simple aussi pour l’organisation des brunchs », dévoile Mme Tremblay, précisant que ce projet est possible grâce à des bénévoles et des dons d’équipements.

De plus, l’exposition sur les différents prêtres qui ont pratiqué à l’église St-Luc sera complétée, toujours dans le même local. « Il nous reste à installer le système d’éclairage et à ajouter des photos, précise Johanne Tremblay. Nous avons reçu plus de 3 000 $ en aide financière pour ce projet. »

Financement

En terme de financement, les citoyens intéressés peuvent acheter un banc dans le jubé de l’église au coût de 50 $ par année. Les autres sont tous vendus au coût de 20 $ annuellement. Selon Mme Tremblay, la meilleure façon de soutenir l’église demeure le paiement de la dîme.

« On croyait que notre appel à l’aide allait sensibiliser les Forestvillois à rembourser leurs frais de dîme chaque année, mais on n’a pas vu de changement. Ce sont toujours les personnes âgées qui les défrayent. »

Pour l’instant, il n’est pas certain qu’il y aura une vente de garage cette année, mais un tournoi de golf est planifié cet été. La Fabrique St-Luc ne fera plus partie de la cagnotte du Club Lions, un autre financement disparu.

Le comité de survie, créé en février 2020, a perdu la plupart de ses membres et un marguillier est toujours manquant au conseil de fabrique.

Une assemblée générale annuelle sera tenue en juin prochain, mais la date n’est pas encore déterminée. Ceux qui désirent s’impliquer pour l’église peuvent contacter la présidente afin de signifier leur intérêt.

« Tous les bénévoles, quel que soit le temps qu’ils peuvent donner, seront les bienvenus », de conclure Johanne Tremblay.