La Côte-Nord encaisse le pire déclin démographique au Québec

Par Charlotte Paquet 6:00 AM - 4 mai 2021
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Avec un recul de 3,6 % de sa population de 2015 à 2020, la Côte-Nord se retrouve au sommet des trois seules régions du Québec qui ont encaissé des pertes. Photo courtoisie

Le déclin démographique de la Côte-Nord est une fois de plus mis en lumière par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ). Dans sa récente publication Le Québec chiffres en main, la population de la région s’établit à 90 529 habitants, un important recul de 3,6 % en cinq ans.

Les pertes encaissées en sol nord-côtier entre 2015 et 2020 sont les pires au Québec. Dans les faits, seulement deux autres régions terminent dans le négatif. Il s’agit du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine qui accusent des reculs respectifs de 0,1 % et de 0,8 %.

Pendant ce temps-là, le Québec note une hausse de sa population de 4,9 % au cours des cinq dernières années.
Le solde intermigratoire continue également d’être négatif sur la Côte-Nord. Pendant la période ciblée, la région se retrouve en déficit de 214 citoyens dans les échanges entre les régions. Dans ce domaine, elle est devancée par l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec, qui ont perdu respectivement 320 et 287 habitants.

Réactions

« C’est clair que ça révèle ce qu’on parle depuis un certain temps : on a une population en décroissance. J’espère qu’on va réussir à renverser ça. On ne peut pas continuer comme ça », reconnaît le président de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord et maire de Fermont, Martin St-Laurent.

L’écart majeur avec le reste du Québec l’interpelle. Il faut trouver des solutions pour assurer le retour des jeunes en région après leurs études et retenir les Nord-Côtiers qui, une fois à la retraite, s’expatrient.

M. St-Laurent croit aussi à l’importance de tout faire pour séduire les candidats potentiels lors du recrutement à différents postes. Il s’encourage lorsqu’il repense aux 18 curriculum vitae reçus récemment pour le poste de directeur général de sa municipalité. Des gens qui veulent vivre dans le Nord, il y en a, assure-t-il.

D’autres données

D’autres données émanent du document de l’ISQ. Ainsi, on y apprend qu’en 2019, la Côte-Nord comptait 2,75 médecins pour 1 000 habitants contre 2,39 dans l’ensemble du Québec.

Toujours pour la même année de référence, c’est sans surprise qu’on apprend que le taux de 17,5 % de titulaires d’un diplôme ou grade universitaire est très en deçà de celui de 33,2 % au Québec. La Côte-Nord demeure la seule région au Québec qui n’a pas d’université installée sur son territoire.

Par contre, les titulaires d’un diplôme d’études secondaires ou collégiales sont un peu plus nombreux en territoire nord-côtier. Il est question de 67,7 %, contre 55,8 % globalement dans la province.

De plus, 14,8 % de Nord-Côtiers n’ont aucun grade, certificat ou diplôme d’études, par rapport à 11 % au Québec.
Enfin, en 2020, le taux de chômage moyen sur la Côte-Nord a atteint 7,6 % pendant que celui du Québec s’établissait à 8,9 %.

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