Les camps de vacances familiaux menacés chez Explos-Nature

Par Johannie Gaudreault 9:00 AM - 11 mai 2021
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Le camp de jour d’Explos-Nature sera réalisable cet été, mais les camps de vacances familiaux seront impossibles à tenir sans l’assouplissement du protocole sanitaire proposé par l’Association des camps du Québec. Photo : Explos-Nature

Même si Québec a donné le feu vert à l’ouverture des camps de vacances le 7 mai et qu’il acceptait d’octroyer les 10 M$ demandés par l’Association des camps du Québec (ACQ), sans l’assouplissement des mesures sanitaires exigées, Explos-Nature des Bergeronnes ne pourra offrir ses camps de vacances familiaux.

« C’est impossible pour l’organisme de respecter les consignes et d’assurer une rentabilité », soutient le directeur général d’Explos-Nature, Renaud Deschênes. Il faut dire que le chiffre d’affaires de l’organisme a extrêmement chuté l’an dernier en raison de la pandémie qui a freiné la majorité des activités éducatives.

Le camp de jour a été offert de peine et de misère grâce aux partenariats avec la Caisse Desjardins du Saguenay-Saint-Laurent et la Municipalité des Bergeronnes.

Quant aux camps de vacances, l’offre a complètement été annulée. Seuls les travaux de recherche ont perduré. « Vous comprendrez que les impacts sont plus que considérables. Nous sommes passés d’une quarantaine d’employés à une quinzaine », commente M. Deschênes.

Au niveau du camp de jour, même s’il a été offert à la dernière minute, la fréquentation s’est vue grandement diminuée. « Il y avait deux sons de cloche : les parents qui ne travaillaient pas, alors qui décidaient de garder leurs enfants à la maison, et ceux qui avaient peur de la transmission du virus », explique Renaud Deschênes.

Conditions strictes

Afin d’obtenir la levée du décret qui empêche les camps de vacances d’opérer, l’ACQ a élaboré un protocole strict qui éviterait la propagation de la COVID-19.

Par exemple, les camps devront offrir une salle de bain privée par bulle familiale, prévoir l’isolement des guides naturalistes entre chaque groupe et demander des tests COVID-19 négatifs avant, pendant et après le séjour des clients.

« Ces conditions sont très difficiles à respecter dans notre cas. Le camp ornithologique pourrait être réalisable puisqu’il concerne qu’un petit groupe d’environ huit jeunes, mais les camps familiaux seront impossibles à offrir », précise le directeur général.

Les raisons sont simples : la mise en place de toutes les directives demanderait un plus grand nombre d’employés ainsi que le déploiement de ressources financières importantes.

« Ce ne sont pas les fonds que nous recevrons si les 10 M$ sont accordés à l’ACQ qui nous permettront de couvrir tous les frais liés à ces mesures », déplore Renaud Deschênes.

Du financement nécessaire

Sur les 10 M$ demandés, 4 M$ seraient redistribués aux camps de jour et 6 M$ seraient attribués aux camps de vacances.

Comme Explos-Nature, un tiers des membres de l’ACQ a révélé dans un sondage qu’en tenant compte du protocole sanitaire, il ne pourra pas se conformer aux nouvelles directives dans les délais impartis ou qu’il est trop tard pour redémarrer leur site après plus d’un an d’inactivité.

Les 6 M$ demandés pour les camps de vacances serviraient à financer la mise en œuvre du protocole et un soutien en cas de fermeture temporaire pendant l’été.

Pour les camps de vacances qui ne pourraient rouvrir malgré la levée du décret, l’aide financière servirait à éponger leurs coûts fixes afin de survivre à la crise, comme ce fut le cas en 2020.

L’ACQ salue toutefois la décision du gouvernement d’élargir l’accès à la vaccination prioritaire aux moniteurs et monitrices de camps.

« Nous avons appris le 6 mai que le personnel des camps de jour et camps de vacances seront considérés comme les enseignants en matière de vaccination. Ils pourront donc recevoir une première dose rapidement », affirme-t-il.

Des spécialistes ont d’ailleurs prouvé que les camps ont des effets positifs sur les jeunes.

« En cette année particulière, nous avons la ferme conviction que les camps font partie des solutions aux problèmes de santé mentale auxquels font face nos jeunes et au stress des familles. Mais pour réussir, nous avons besoin du soutien du gouvernement », souligne Éric Beauchemin, directeur général de l’ACQ.

Le directeur général d’Explos-Nature ne baisse pas les bras. L’organisme bergeronnais se prépare à ouvrir ses portes en attendant les directives officielles gouvernementales.

« Nous sommes en recherche de personnel depuis plusieurs semaines déjà. Il nous manque encore quelques employés pour combler notre équipe 2021 », conclut-il.

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