25 avril 2024
Bien connue des milieux des affaires et de la culture en Haute-Côte-Nord, Nathalie Ross a quitté son poste de présidente de l’Odyssée artistique après 15 ans. La fondatrice de cet organisme culturel laisse sa place pour se consacrer à d’autres causes, d’autres projets. Pas question de retraite!
« Je ne crois pas que je serai en mesure de prendre ma retraite du bénévolat un jour. Mes parents étaient tous les deux des bénévoles qui s’impliquaient énormément dans la communauté en plus d’être entrepreneurs. On devrait montrer cette valeur à l’école parce que c’est tellement une grande richesse », affirme Mme Ross, en entrevue au Journal Haute-Côte-Nord.
Notaire de profession, Nathalie Ross s’est toujours intéressée au domaine des arts et de la culture. Elle a pris un moment pour se remémorer les débuts de l’Odyssée artistique, en 2006.
C’est lors d’une formation provinciale comme chef de chœur qu’elle discute avec plusieurs artistes du son extraordinaire de l’église des Bergeronnes, faite en bois, pour chanter. « On n’a pas besoin de micro, on n’a pas besoin de rien, c’est fait pour ça », disait-elle.
Quelqu’un qui était parent d’un petit garçon faisant partie des Petits Chanteurs du Mont-Royal était un cousin d’une Bergeronnaise, soit sa troisième voisine.
« Elle m’a dit qu’il faisait une tournée pour leur 50e anniversaire, alors je me suis dit ce serait le fun de les avoir ici. C’est là qu’on a organisé le premier Festival intime de musique classique », se rappelle Mme Ross.
Un conseil d’administration est créé, l’organisme est lancé, un premier événement voit le jour. C’était le début d’événements culturels plus impressionnants les uns que les autres. Les Jazz sous la lune ont suivi en 2007 et au fil des ans, la mission de l’organisme est demeurée la même : la promotion et le développement artistique de la Haute-Côte-Nord.
« Un des administrateurs avait travaillé sur le site du Centre de découverte des mammifères marins aux Escoumins et il disait c’est tellement beau, on devrait faire une activité à cet endroit. Je suis allée voir et quand j’ai vu la lune, j’ai tout de suite pensé au jazz », raconte l’ancienne présidente, qui conserve son poste de directrice artistique.
L’objectif de l’Odyssée artistique n’était pas d’amener un artiste à un endroit, point à la ligne. « C’est beaucoup plus que ça. Pour l’artiste, c’est de découvrir la région avec les yeux des gens d’ici et non comme un touriste. Pour le public, c’est un contact intime avec les artistes et des lieux exceptionnels », soutient Nathalie Ross.
Dès le départ, l’organisme voulait couvrir tout le territoire de la Haute-Côte-Nord. Toutefois, le manque de temps et de bénévoles n’a pas permis la création d’activités dans le secteur est du territoire. Ce n’est pas chose impossible pour les années à venir. « J’ai pensé régional afin de nous ouvrir les portes », soutient la directrice artistique.
Changement de cap
Nathalie Ross n’avait pas caché son désir de passer le flambeau. « Ça fait deux ans que je le disais à mon équipe que je voulais quitter. Ce n’est pas que je veux quitter, mais je trouve qu’au bout d’un certain temps, on vieillit, on a plus la même énergie de développer, de faire bouger les choses », indique-t-elle.
De plus, elle avait de l’intérêt pour un autre organisme de son village qui avait un besoin urgent de bénévoles, la Fabrique Bon-Désir des Bergeronnes.
« Ça m’appelait. Et aussi, j’ai développé mon bureau de notariat, j’ai de nouveaux employés, je veux agrandir. Il y avait beaucoup de choses qui arrivaient faisant en sorte que ma décision était prise », dévoile Mme Ross.
Comme l’Odyssée artistique n’a pas tenu d’assemblée générale annuelle l’an dernier en raison de la pandémie, la présidente fondatrice a dû patienter en 2021 pour officialiser son départ. C’est Lucie Lambert, cinéaste de retour dans sa région natale, qui assure la relève de la présidence de l’organisme.
Quatre nouveaux administrateurs ont également intégré le conseil qui est composé de Lucie Lambert (présidente), Sylvain Langlois (vice-président – volet musique jazz), Jacques Gagné (trésorier), Anne Voyer (secrétaire), Marie-Claude Trottier (relations publiques – médias), Daniel Lapointe (administrateur – logistique), ainsi que des administrateurs Justin Lapointe, Carmen Cardin et Marie-Pierre Simard.
Même si elle conserve un lien avec l’organisme qu’elle a fondé, Nathalie Ross ne peut être plus fière du parcours de l’Odyssée au fil des années. D’ailleurs, le festival Une fin de semaine entre nous, qui s’est tenu à la fin mars, lui a permis de clore sa présidence « de la meilleure façon possible », sur une note positive.
La saison 2021 en planification
L’événement Une fin de semaine entre nous a mis la table à une programmation 2021 prometteuse pour l’Odyssée artistique qui n’a pu tenir ses activités habituelles l’an dernier. La saison prochaine est presque bouclée et de belles surprises attendent le public, selon la directrice artistique, Nathalie Ross.
La pandémie n’a pas empêché l’organisme de planifier une programmation diversifiée.
« Si on n’est pas capable de tenir les événements, ils seront prévus, comme nous l’avions fait l’an passé. Nos trois soirées Jazz sous la lune sont déjà fixées avec nos artistes que nous avions invités en 2020. Même chose pour nos artistes du Festival intime de musique classique, nous sommes en train de finaliser le tout », dévoile Mme Ross.
L’Odyssée artistique a dévoilé la programmation des Jazz sous la lune le 12 mai. Ils accueilleront Guillaume Tremblay Groupe et Sola Nkami Quintette le 26 juin, Sanza Percussions le 24 juillet et Carl Mayotte, le 21 août. Il s’agit de la 14e édition des événements se déroulant au Centre de découverte des mammifères marins des Escoumins, toujours les soirs de pleine lune.
De plus, par la même occasion, l’organisme culturel a dévoilé que le Festival intime de musique classique se tiendra du 14 au 18 juillet à l’église des Bergeronnes. Les artistes seront dévoilés sous peu et les spectacles s’adapteront aux mesures sanitaires exigées par la santé publique.
