Les professionnels de l’éducation crient leur mécontentement

Par Josianne Bérubé 2:33 PM - 9 juin 2021
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Le mercredi 9 juin en avant-midi, les professionnelles et professionnels de l’éducation du Centre de services scolaire de l’Estuaire ont fait la grève. Sur la photo, on aperçoit Marie-Pier Bérubé-Tremblay et Renée Dufour.

Les membres du Syndicat des professionnelles et des professionnels de la Haute-Côte-Nord (SPPHCN-CSQ) ont fait la grève en avant-midi, le mercredi 9 juin, devant les bureaux administratifs du Centre de services scolaire de l’Estuaire.

Ils veulent montrer leur mécontentement concernant les propositions du gouvernement du Québec sur les salaires et l’amélioration des conditions de travail. Ils veulent aussi que les choses bougent à la table de négociations.

« Ce qu’on demande au gouvernement, c’est d’être équitable avec tout le monde. Oui, on peut aller chercher des ententes, en donner plus à certains corps d’emplois, mais il ne faut pas que ça se fasse au détriment des autres », mentionne Renée Dufour, présidente du SPPHCN-CSQ.

Elle ajoute que des conseillers pédagogiques et des orthopédagogues qui ont un baccalauréat en enseignement ont fait ou pourraient faire une demande pour y revenir à cause de l’entente avec les professeurs. « Ça va être au détriment de services qui vont être donnés aux enseignants », lâche-t-elle.

L’autonomie professionnelle est aussi un élément important des demandes. L’équité salariale n’est pas atteinte et ce sont les femmes qui sont le plus touchées.

Marie-Pier Bérubé-Tremblay, orthophoniste au Centre de services scolaire de l’Estuaire, a son idée sur l’amélioration des conditions de travail qui pourront attirer des gens. « La charge de travail, le ratio d’élèves, la conciliation travail-famille, c’est un enjeu important pour moi, la reconnaissance de l’expertise et des études supplémentaires qui sont faites. Il y a aussi la cotisation à l’ordre professionnel qui est sur la table », dit-elle.

« Orthophoniste sur la Côte-Nord, ça veut dire servir 21 écoles, 4 500 enfants du primaire. On va zéro au secondaire, ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas de besoins ou de difficultés, c’est un choix crève-cœur. Ça veut dire du kilométrage, des élèves qui attendent et des élèves qui n’ont jamais de services. Ça veut dire prioriser dans le prioritaire », raconte Mme Bérubé-Tremblay.

On est inquiet pour l’avenir des élèves si les services restent comme ça. On n’est pas capable d’attirer des professionnels dans le réseau public, c’est là que la majorité des élèves au Québec sont. Ce qu’on demande au gouvernement c’est de reconnaitre notre expertise, notre profession et l’importance de nos services

Marie-Pier Bérubé-Tremblay

« C’est important d’être ici aujourd’hui, parce que l’école ce n’est pas juste des enseignants, c’est aussi des professionnels. Donc, améliorer les conditions de travail, améliorer la rétention et attirer des travailleurs, c’est important pour nous aussi, parce que les professionnels viennent appuyer les enseignants des écoles publiques pour donner des services et aider à la réussite éducative », explique Rémi Therriault, président du Syndicat de l’enseignement de la Haute-Côte-Nord.

Le débrayage s’est déroulé sous le thème de Noël, pour souligner le fait que les membres se demandent s’ils doivent encore croire au Père Noël et aux promesses électorales.

Les professionnelles et professionnels de l’éducation œuvrent dans les secteurs administratif, pédagogique et les services directs aux élèves. Il s’agit notamment d’orthopédagogues, de psychoéducateurs, d’analystes et de conseillers d’orientation.

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