10 M$ en 10 ans pour le saumon nord-côtier

Par Johannie Gaudreault 2:00 PM - 7 juillet 2021
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Le Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord a permis l’investissement de 10 M$ en 10 ans. Photo : BESIDE magazine

Le saumon atlantique a été retenu comme espèce à privilégier, à cause de sa grande valeur écologique et socio-économique sur la Côte-Nord. Le Programme de mise en valeur des habitats du saumon atlantique de la Côte-Nord a investi 10 M$ en 10 ans pour favoriser sa croissance dans la région.

Le comité directeur du programme, dont la gestion est assurée par la Fédération québécoise pour le saumon atlantique (FQSA), a publié son rapport triennal d’activités (2018-2020) le 21 juin.

Rappelons que ce Programme a été créé par Hydro-Québec pour compenser les impacts résiduels du projet hydroélectrique de la rivière Romaine sur la faune aquatique.

Durant ces trois années, le programme a investi 1,4 M$, et les partenaires 2,9 M$, dans une quinzaine de projets.
Une nouvelle passe migratoire a été construite sur la rivière Saint-Jean (Rivière Saint-Jean) et la consolidation des ouvrages existants sur les rivières Sainte-Marguerite (Sacré-Cœur), des Escoumins, Godbout, Moisie (Sept-Îles), Aguanus (Aguanish) et Mingan (Longue-Pointe-de-Mingan) a été réalisée.

« Le suivi de performance des passes migratoires construites sur les rivières Aguanus, Saint-Jean, Corneille (Baie-Johan-Beetz) et Mingan a démontré leur efficacité. Le Programme a terminé un cycle d’ensemencement de près d’un million d’alevins sur la rivière Sheldrake (Rivière-au-Tonnerre), lequel avait débuté en 2014. Les résultats démontrent le succès de cette opération », poursuit le coordonnateur du programme, Normand Traversy.

De plus, « les travaux de recherche sur la rivière Corneille effectués par le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) ont révélé la présence d’un niveau soutenu d’hybridation entre la population de saumons anadromes et de ouananiches de cette rivière », apprend-on dans le rapport triennal.

Finalement, l’Institut national de la recherche scientifique a déposé son rapport final sur les travaux de la rivière Sainte-Marguerite. Les résultats démontrent que la rivière produit des smolts plus nombreux et plus gros dans le nouveau secteur colonisé grâce au transfert de saumons adultes.

« La faible densité de juvéniles semble avoir réduit la compétition intraspécifique et a permis aux jeunes saumons de croître plus rapidement que ceux du secteur aval. De plus, la survie de l’œuf au smolt semble considérablement meilleure que la moyenne observée dans l’ensemble des rivières à saumon du Québec », dévoile le document officiel.

Les auteurs croient que le nombre de saumons qui reviendront se reproduire dans la rivière sera supérieur à ce qu’il aurait été sans la réalisation du projet de transport.

« Cette hypothèse devra être vérifiée avec un suivi de la dynamique de la population dans les années à venir », précise-t-on.

Fin du programme

Le programme a conclu ses 10 années d’activités le 31 décembre 2020. En plus de la publication du rapport triennal, qui couvrait les trois dernières années du programme, le rapport final résumant tous les travaux effectués, suivis de performance et autres dans le cadre du projet sera publié cet automne.

Dans le même ordre d’idée, un colloque soulignant l’ensemble de cette œuvre magistrale réalisée sur la Côte-Nord devrait avoir lieu l’automne prochain, à Sept-Îles, si les conditions sanitaires en vigueur en lien avec la pandémie de COVID-19 le permettent.

Cet événement sera également marqué par le lancement officiel du documentaire sur la passe migratoire de la rivière Saint-Jean, qui est, somme toute, l’ouvrage le plus coûteux et le plus complexe à avoir été réalisé dans le cadre du programme.

Des correctifs apportés aux Escoumins

À la rivière Escoumins, les travaux correctifs ont été apportés à la passe migratoire du Grand Sault pour améliorer la sécurité des opérations.

L’escalier d’accès à la cage de capture a été modifié, la plateforme d’opération agrandie, le câble d’accès pour la remontée de la cage protégée ainsi que le muret en amont de la structure.

Des problèmes pour la levée de la cage de capture ont été notés récemment et devraient éventuellement être corrigés.

Photo : Courtoisie


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