Une usine de transformation de biomasse pourrait voir le jour à Sept-Îles

Par Emy-Jane Déry 6:00 AM - 13 juillet 2021
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Les bleuets de la Côte-Nord feraient partie des produits qui seraient transformés dans l’usine.

Une entreprise autochtone en biotechnologie mène une étude de faisabilité pour un projet d’usine de transformation de petits fruits nordiques à Sept-Îles.

L’entreprise Phytimpact aimerait démarrer une usine de deuxième et troisième transformation de biomasse à Sept-Îles. Elle y traiterait notamment du bleuet sauvage d’un peu partout sur la Côte-Nord, mais aussi, divers autres produits forestiers non ligneux.

C’est-à-dire, des biens d’origine biologique, autre que le bois, qui proviennent des forêts et qui ont une valeur économique.

L’usine permettrait de faire l’extraction de certaines molécules des produits, ou encore, du séchage pour en conserver les ingrédients actifs.

Les produits finaux pourraient prendre différentes formes, comme des poudres pour les suppléments alimentaires, par exemple. Ce serait à terme des « aliments fonctionnels », explique Laurent Morin, fondateur de Phytimpact.

 « Exemple, tu manges une barre tendre avec du bleuet dedans, mais ça n’a pas vraiment d’allégation santé », a-t-il illustré. « Nous, avec les projets de recherches, les tests cliniques, on va être capable de dire qu’on ajoute de nos extractions à un produit alimentaire et que c’est là qu’il devient aliment fonctionnel, donc, il a une vertu pour la santé avec des allégations prouvées scientifiquement. »

Les produits pourraient avoir des propriétés permettant de baisser la glycémie, contrôler la pression ou encore le cholestérol.

5 ans de recherches

Phytimpact a déjà une usine à Saint-Anselme, en Chaudière-Appalaches, où elle a racheté une ancienne usine de Maple Leaf qui sert principalement à faire de la sous-traitance alimentaire, un projet différent de celui envisagé à Sept-Îles. Elle aussi cinq années de recherches derrière la cravate, en vue de la création de ses produits.

Laurent Morin affirme qu’il avait commencé ses démarches sur le projet septilien il y a quelques années déjà. Or, avec les effets de la pandémie, il faut repartir à zéro. Une étude de faisabilité en trois phases est donc lancée, grâce à un financement de 60 000$ du fonds d’initiatives nordiques.

« On doit évaluer la pertinence et voir si le projet, économiquement, est rentable », a-t-il affirmé au Nord-Côtier.

Laurent Morin est originaire de Sept-Îles, mais son intérêt à démarrer un projet sur sa terre natale est davantage relié à la qualité unique des produits qui s’y trouve. Il souligne par ailleurs avoir un solide soutien des intervenants économiques de la région, pour la mise en place de son projet.

Il s’est rendu sur place dans le dernier mois, afin d’explorer les sites potentiels de construction pour l’usine. Sans vouloir donner de détails, il indique viser un secteur industriel près du centre-ville pour avoir accès aux services municipaux facilement.

Il vise avoir complété l’étude de faisabilité d’ici les Fêtes, afin de pouvoir prendre une décision sur l’avenir du projet. Une vingtaine d’emplois pourraient être créés s’il voit le jour.

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