La danse en région souffre du manque de financement

Par Johannie Gaudreault 1:00 PM - 14 juillet 2021
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Selon les signataires de la lettre ouverte envoyée au Devoir le 8 juin, la danse en région souffre d’un manque de financement. Photo : Naïmé Beauregard

Sylvie Mercier, directrice artistique de l’organisme Bourask – Compagnie de danse, situé à Tadoussac, fait partie des 15 signataires de la lettre ouverte envoyée au Devoir le 8 juin qui dénonçait le manque de financement pour la danse en région.

Bien placée pour en parler, Mme Mercier s’est regroupée cet hiver avec d’autres artistes et directeurs de lieux destinés à la danse de toutes les régions autour de Montréal. « À Montréal, le financement ne fonctionne pas de la même façon.

C’est la plaque tournante de la danse et c’est bien, ça rayonne partout. Mais, c’est centralisé là », commente-t-elle d’entrée de jeu.

Avant la pandémie, il était difficile de vivre de la danse en région, selon Sylvie Mercier. « Il fallait se trouver un autre emploi à côté. C’est d’ailleurs pour ça que je me suis épuisée il y a deux ans. À Montréal, il était possible de vivre de la danse », affirme-t-elle.

Maintenant, avec l’arrivée de la COVID-19 et les frontières vers l’international qui se sont fermées, le milieu s’est tourné vers les régions.

« Avec la suspension des tournées internationales, le milieu de la danse s’est retourné vers son réseau de diffusion local pour constater qu’il était nettement sous-développé! Pourtant, des diffuseurs pluridisciplinaires ont œuvré à démocratiser la danse, et celle-ci est bien vivante dans plusieurs régions sous des formes amateures », affirment les signataires de la lettre ouverte.

Le rôle des organismes régionaux dans le développement de publics et d’opportunités pour la danse est crucial, de l’avis de Sylvie Mercier et des autres professionnels.

« Ça nous fait plaisir d’accueillir des danseurs de Montréal, mais ils doivent passer par nous, par l’expertise que nous avons du milieu qu’on a développé », mentionne la directrice artistique de Bourask.

Via cette initiative, le regroupement des professionnels de la danse en région a fait parvenir ses recommandations au Conseil des arts et des lettres du Québec. Parmi elles, on retrouve notamment la création de conseils des arts régionaux.

« Depuis la lettre ouverte, on sent que le message a été entendu. Il reste à voir comment cela va se passer dans le concret », conclut Mme Mercier.

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