Il fait la 138 en moto sans jamais mettre d’essence

Par Sylvain Turcotte 11:30 AM - 23 juillet 2021
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Se rendre jusqu’au bout de la 138, à Kegaska, en moto électrique, c’est ce qu’a fait Ghislain Lejeune. Photo courtoisie

Qui aurait dit il y a un an ou deux qu’il serait possible de parcourir la Côte-Nord d’un bout à l’autre en moto électrique. C’est maintenant réalité. Ghislain Lejeune, parti de La Prairie le 16 juillet dernier, a gagné Kegaska le 19 juillet.

Il s’affiche comme étant le premier à s’être rendu au bout de la 138 en moto électrique. « Ça se fait étonnement bien en moto électrique. Il y a assez de bornes pour le faire », a-t-il dit en entrevue.

Disons qu’il a aussi été chanceux. Au moment de la planification de son voyage, il s’est ajouté une borne à Havre-Saint-Pierre. « On dirait qu’elle a été mise pour moi », a-t-il renchéri avec humour.

Se lancer sur la 138, particulièrement sur la Côte-Nord, demande une bonne planification, car l’autonomie est de 150 km. Il est important de connaître les endroits où il y a des bornes de recharge. Pour faire l’aller-retour Havre-Saint-Pierre/Natashquan, il a dû dormir dans un camping.

Journée typique

Parole de M. Lejeune, ça ne prend pas plus de temps qu’en véhicule à essence. Il fait le plein électrique durant les repas. « La nuit, je me branche sur une prise 120 volts. Une journée typique, c’est quatre pauses de recharge ».

Les gens rencontrés lors de son périple, qui aura duré huit jours, affichent un regard étonné lorsque Ghislain leur parle de l’autonomie de sa moto, mais il assure que ça se fait maintenant sans problème alors que dans un passé très récent c’était impossible.

« D’ici deux à trois ans, ça se fera encore plus facilement avec l’autonomie des motos et plus de bornes », a mentionné l’homme qui roule avec une Harley-Davidson Livewire 2020.

Harley-Davidson est un des rares fabricants actuels à offrir des motos électriques au Québec, l’autre étant Zero Motorycles.   

Fini l’essence

L’aspect financier, l’économie de « carburant », n’est d’ailleurs pas le facteur qui a incité Ghislain Lejeune à se tourner vers la moto électrique. L’homme qui a vécu à Sept-Îles de 1972 à 1977 roule des motos depuis une trentaine d’années. Il a aussi une voiture électrique depuis cinq ans. Fini l’essence pour lui! 

La réduction de pollution, un son plus doux, aucune vibration et une maintenance plus facile font partie des plaisirs de la moto électrique.

« C’est enivrant dans les courbes, l’accélération est instantanée. Le plaisir est différent d’une moto à gaz, mais aussi intense. Je me sens à une autre époque avec une moto du futur. Je me sens moins dépendant du pétrole. J’ai fini de brûler de l’essence ».  

« Je consomme de l’énergie d’ici », a-t-il souligné, faisant notamment référence à La Romaine et sa Centrale hydro-électrique.  

Il a d’ailleurs lancé des fleurs à la Côte-Nord, une région qui n’a rien à envier aux autres coins de la province, et mêmes de la côte est américaine qu’il a déjà visitée, « sauf pour la température de l’eau ». 

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