Les écuries nord-côtières manquent de services

Par Maxim Villeneuve 6:00 AM - 28 juillet 2021
Temps de lecture :

Le Ranch des Daltons, à Sept-Îles. Photo courtoisie

Les écuries nord-côtières doivent se soutenir pour assurer leur survie. Les services et les soins sont encore peu développés sur le territoire.

Il n’y a pas de spécialistes en soins équestres dans la région. Les propriétaires de chevaux doivent donc les faire venir de l’extérieur. Le foin doit aussi être importé. Les services les plus près se trouvent à Charlevoix ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Avoir un cheval dans la région est alors très couteux. 

« Garder des animaux à Sept-Îles, surtout des chevaux, ça coûte extrêmement cher », témoigne la propriétaire de la ferme équestre Cœur-Corrico, Nathalie Gauthier. « Tout est très cher puis ce n’est pas à portée de la main. »

Les vétérinaires viennent quelques fois par année pour quelques soins, comme pour les vaccins.

« On aimerait tellement ça qu’il y ait des vétérinaires qui décident de faire les grands animaux, parce que ça, ce n’est pas donné. Ce n’est pas encore établi », exprime Mme Gauthier.

Cette dernière ajoute que d’autres services, comme de l’ostéopathie ou des radiographies, sont tellement couteux et peu accessibles dans la région qu’il ne vaut même pas la peine de les utiliser.

De son côté, la Clinique vétérinaire septilienne assure que l’absence de services pour les chevaux ne vient pas d’un manque de volonté. Il n’y a simplement pas de vétérinaire licencié pour cela.

Les propriétaires de chevaux de la région doivent donc se déplacer en cas d’urgence, ce qui signifie plusieurs heures de route.

« Quand on a une urgence, on est mieux de monter tout de suite. On monte direct à Saint-Hyacinthe à la place d’attendre qu’elle (la vétérinaire) vienne, parce qu’en fait, on a plus de chance de sauver nos chevaux en faisant ça », raconte une propriétaire de cheval à Gallix, Laury-Ann Emond.

Ils conservent les quelques médicaments qu’ils peuvent donner aux animaux eux-mêmes.

« Il faut toujours se garder une pharmacie d’urgence parce que les vétérinaires de Sept-Îles ne veulent aucunement intervenir », explique la propriétaire du Ranch des Daltons, Sabrina Gravel.

C’est là que l’entraide entre écuries entre en jeu.

« On va beaucoup se dépanner. Moi si quelqu’un m’appelle en colique et qu’il a besoin du médicament bien je vais me dépêcher d’aller le porter à l’autre écurie pour ne pas laisser le cheval comme ça et c’est pareil pour les autres écuries », affirme Mme Gravel.

Les propriétaires de chevaux nord-côtiers communiquent entre eux lorsque quelqu’un fait venir un service, lorsqu’ils ont besoin d’aide ou s’ils organisent un événement.

Des cliniques ou des randonnées sont organisées pour rassembler les propriétaires équestres nord-côtiers.

« L’esprit communautaire est plus présent pour des événements spéciaux ou quand l’on a des ressources. Quand le vétérinaire vient, le maréchal ou une clinique en particulier », observe Mme Gauthier.

Transmettre sa passion

Certaines écuries offrent des cours et des camps de jour. C’est un moyen de transmettre cette passion. Ces services font aussi partie du développement touristique de la région.

« De faire découvrir aux gens qu’il y a d’autres sortes d’activités, il y a d’autres sortes de sports et que l’on peut vraiment connecter le sport et le plein air », exprime Mme Gauthier de la ferme Cœur-Corrico.

Toutefois, il n’y a pas d’entraîneurs sur la Côte-Nord.

« Quand on veut avoir de la formation, il faut toujours faire venir des gens de l’extérieur », révèle Mme Gauthier.

À son avis, il est aussi difficile d’avoir de la relève. Les jeunes qui suivent des cours s’achètent un cheval qu’ils gardent au privé ou ils abandonnent. Il n’y a pas de compétitions équestres qui se déroulent sur le territoire. Les sportifs doivent se rendre dans d’autres régions.

« Pour en faire une entreprise, la relève est rare », signifie la propriétaire de la ferme Cœur-Corrico.

Laury-Ann Emond, qui est âgée de 17 ans, témoigne du manque de jeunes impliqués dans le domaine.

« Je n’ai pas d’amis proches qui ont le même âge que moi et qui ont des chevaux », révèle-t-elle.

Partager cet article