L’Apollo quitte le port de Québec pour la Turquie

Par Charlotte Paquet 2:52 PM - 4 août 2021
Temps de lecture :

Le NM Apollo a quitté le port de Québec lundi soir à destination de la Turquie, tiré par un remorqueur. On l’aperçoit ici lors de son passage dans le secteur de Tadoussac. Photo Jean Dugas

Le NM Apollo a quitté le port de Québec à destination de la Turquie lundi soir. Vendu par la Société Apollo de Godbout à un ferrailleur du Nouveau-Brunswick pour la somme symbolique de 1 $ en novembre 2020, le rafiot qui avait tant fait jaser depuis janvier 2019 est remorqué par le Mirjana K.

Destiné à être coulé et transformé en récit artificiel pour la plongée sous-marine dans une baie de Godbout, un projet avorté, le vieux traversier quitte donc le Québec après deux ans et demi. Il devrait atteindre le port d’Aliaga, en Turquie, le 25 septembre, selon les données publiées sur le site Internet de suivi du trafic maritime Vessel Finder.

Faut-il rappeler que la Société des traversiers du Québec (STQ) avait acquis le navire d’une entreprise de Terre-Neuve en janvier 2019, sans inspection préalable. Cette transaction rapide devait permettre de venir à la rescousse de la traverse Matane-Baie-Comeau-Godbout, en raison de l’arrêt de service du F.-A.-Gauthier pour une période qui s’annonçait longue.

Or, le traversier d’une cinquantaine d’années, acheté au coût de 2,1 M$ avant de subir des travaux de mise aux normes de 1,4 M$, aura navigué moins de deux mois entre les deux rives avant d’être mis au rancart, non sans avoir heurté avant les quais de Godbout et de Matane.

La STQ a ensuite tenté de se départir du navire. En octobre 2019, il passait aux mains de la nouvelle Société Apollo de Godbout, qui souhaitait le convertir en récif artificiel. Pour réaliser son projet, l’organisme sans but lucratif s’est aussi assuré d’une somme de 2 M$ de la STQ puisqu’elle n’avait pas eu à payer pour son démantèlement.

Les travaux de décontamination et de préparation du bateau en vue de sa future vocation ont été entrepris aux installations du Groupe Océan à Québec. Ils ont apporté son lot de mauvaises surprises, notamment la présence plus importante que prévu d’amiante, et les coûts ont explosé.

La pandémie est aussi venue en rajouter au niveau des retards et le projet de développement récréotouristique a eu du plomb dans l’aile plus que jamais.

Incapable d’obtenir de l’aide financière des gouvernements, la Société Apollo de Godbout a déclaré forfait et s’est résignée à se lancer à la recherche d’un repreneur pour le bateau. Après diverses négociations, la Dalhousie Marine Recyclers en est devenue propriétaire en novembre 2020. Pour l’organisme sans but lucratif, l’aventure prenait fin.

Partager cet article