Quand l’union fait la force!

Par Johannie Gaudreault 9:00 AM - 14 septembre 2021
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Le maire des Escoumins, André Desrosiers, et le chef de la Première Nation des Innus Essipit, Martin Dufour, ont témoigné des avantages engendrés par leur partenariat le 9 septembre lors du congrès des Villages-relais à Forestville.

Les relations n’ont pas toujours été courtoises entre la Municipalité des Escoumins et la Première Nation des Innus Essipit, et ce, pour de nombreuses raisons. Mais les dirigeants de ces deux organisations ont mis leurs rancunes de côté en 2013 et se concentrent maintenant sur des partenariats aussi bénéfiques pour l’un que pour l’autre.

André Desrosiers, maire des Escoumins, et Martin Dufour, chef de la Première Nation des Innus Essipit, ont démontré qu’il était avantageux de réaliser des partenariats structurants entre municipalité et communauté autochtone lors de leur conférence conjointe le 9 septembre dans le cadre du congrès annuel des Villages-relais du Québec tenu à Forestville.

Les deux intervenants ont d’abord raconté l’historique entourant les relations entre les deux communautés.

« La Municipalité des Escoumins a vu le jour grâce à une compagnie forestière. Les Innus étaient déjà présents sur le territoire à cette époque. Quand les réserves ont été créées en 1892, celle d’Essipit était vraiment enclavée dans Les Escoumins », explique M. Desrosiers.

C’est en 1980 que les relations ont empiré. « Essipit a commencé à revendiquer ses droits territoriaux, dont faisait partie la rivière des Escoumins. Un événement est survenu, il y a des filets qui ont été disposés dans la rivière et c’est à partir de ce moment que les tensions sont apparues pour une trentaine d’années », indique le maire escouminois.

À son arrivée en poste en 2012, le chef Martin Dufour a tout de suite fait de sa priorité une meilleure transmission des informations aux membres de sa communauté ainsi qu’aux citoyens des Escoumins.

Un an plus tard, André Desrosiers brigue la mairie des Escoumins et clame tout au long de sa campagne qu’il souhaite bâtir une relation de confiance avec ses voisins autochtones.

« Dès le lendemain de mon élection comme maire, je me suis rendu dans la communauté pour discuter avec le chef Dufour. Je lui ai mentionné que je voulais régler nos ententes intermunicipales et arrêter de se voir comme des ennemis, mais plutôt comme des partenaires », dévoile M. Desrosiers.

Ce premier geste était un pas dans la bonne direction. « Six mois plus tard, on avait réglé trois ententes (eau potable, égouts et service incendie) et, huit ans plus tard, on a réalisé de nombreux projets en partenariat », souligne M. Dufour faisant référence notamment à la réfection de la route menant au quai des traversiers.

L’achat d’une zamboni par les deux entités a également aidé à rebâtir la confiance entre les deux communautés.

« On a fait mettre nos deux logos dessus. Tous nos citoyens utilisent l’aréna, donc tout le monde pouvait voir qu’on s’était allié, qu’on collaborait désormais. C’était vraiment parlant », ajoute le chef innu. « Avec les coûts qu’on a sauvés, on a pu ajouter du chauffage dans l’aréna », poursuit André Desrosiers.

Les deux élus sont fiers d’avoir su réconcilier leur population et d’avancer en s’épaulant plutôt qu’en se discriminant. « L’union fait la force, clame le maire des Escoumins. On ne peut pas effacer le passé, mais on peut bâtir un avenir meilleur. La communication est la base de tout. »

Premier village-relais autochtone

À la fin de leur conférence, Martin Dufour et André Desrosiers ont dévoilé leur nouvelle affiche village-relais. Essipit fera désormais partie du réseau des villages-relais et devient la première communauté autochtone à s’y joindre.

« C’est une idée d’André, divulgue le chef de la Première Nation. C’est notre plus récent projet de partenariat qu’on vous dévoile aujourd’hui. »

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