Horaire modifié du service de traversier : un handicap de plus pour les entreprises nord-côtières

Par Shirley Kennedy 12:05 PM - 28 septembre 2021
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Steeve St-Gelais est président de Boisaco qui compte environ 600 travailleurs dispersés au sein des entreprises du groupe. Photo : Archives

On s’en doute, Steeve St-Gelais est du même avis que les membres de la Société du Pont sur le Saguenay et de la Coalition Union 138. Mais pour le président de Boisaco, la réduction de service à la traverse Tadoussac-Baie-Ste-Catherine, est un frein supplémentaire qui vient exacerber la perte de temps et de compétitivité du Groupe Boisaco et de toutes les entreprises de la Côte-Nord.

« La Haute-Côte-Nord est l’une des MRC les plus dévitalisées au Québec, la Côte-Nord est une région enclavée et dont les entreprises font face à une perte de compétitivité importante en raison du traversier. On vient de monter d’un cran les impacts négatifs avec ces délais additionnels », dit-il.

Le co-porte-parole de la Coalition Union 138 estime que la perte de temps est difficile à chiffrer. « Nous l’avions déjà fait il y a quelques années, seulement en considérant l’impact du traversier pour l’expédition de nos sous-produits et c’était au-delà de 1 M$ par année », précise-t-il.

Enjeu de sécurité

En fait, chaque minute qui se perd pour l’expédition ou l’arrivée des matières achetées par les entreprises du Groupe Boisaco et les entreprises nord-côtières prend une ampleur considérable lorsqu’ajoutée aux délais supplémentaires de la réduction de service.

« Ça se traduit en centaine de milliers de dollars pour notre entreprise mensuellement. Que ce soit pour les copeaux livrés à l’usine Résolu de Clermont et tous les produits expédiés par les différentes entreprises du groupe, la gymnastique que doivent pratiquer les transporteurs devient un enjeu de sécurité sur la route », constate M. St-Gelais.

« Un transporteur qui arrive à Tadoussac, il sait qu’il a un délai maximal pour aller à Boisaco, charger un voyage de copeaux et revenir à Tadoussac pour être à l’heure. S’il manque le traversier, il perd une heure. On a constaté au fil des années que cette situation amène de l’impatience et des gestes imprudents qui entraînent des risques au niveau de la sécurité. Ce qu’on essaie de pondérer le plus possible. Avec le nouvel horaire, c’est clair que cette dimension-là est amplifiée », déplore le président de Boisaco.

Tout ceci ajoute-t-il, sans parler des intrants essentiels à la bonne marche des entreprises du groupes et des industries de la région et qui doivent inévitablement prendre le service de traversier, tels que le carburant, les pièces et l’équipement.

À l’instar de messieurs Tremblay et Gilbert, Steeve St-Gelais croit que la volonté politique n’est pas vraiment au rendez-vous dans le projet du pont si on le compare au 3e lien qui évolue à vitesse grand V.

« On espérait que ça avance plus rapidement. Malheureusement on a eu des pertes de temps importantes avant les élections, la pandémie. On a perdu tout ce temps-là mais au moins on sent que ça chemine le bureau de projet. Il faut seulement s’assurer qu’on ne perde pas de temps et qu’on soit dans les délais requis pour faire les travaux », conclut Steeve St-Gelais.

L’horaire modifié de nuit au service de traversier a de lourdes conséquences sur le transport des copeaux de Boisaco en direction de Clermont chez Résolu. Photo Le Charlevoisien

L’horaire modifié de nuit au service de traversier a de lourdes conséquences sur le transport des copeaux de Boisaco en direction de Clermont chez Résolu. Photo Le Charlevoisien


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